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Turquie : une pétition pour la libération de l'écrivain Ahmet Altan

L'écrivain, son frère et une autre journaliste ont été condamnés à la réclusion à perpétuité pour « tentative de renversement de l'ordre constitutionnel ».
Le 16 février, la Turquie s'est un peu plus enfoncée dans l'ignominie. Trois figures du journalisme, les frères Ahmet et Mehmet Altan et la journaliste Nazli Ilicak, ont été reconnues coupables de « tentative de renversement de l'ordre constitutionnel », selon l'agence de presse étatique Anadolu. Ils ont été condamnés à la prison à vie.
Âgé de 65 ans, Mehmet Altan est l'auteur de plusieurs ouvrages sur la politique. Il a été arrêté en septembre 2016 avec son frère Ahmet, auteur de deux romans parus en France chez Actes Sud et journaliste fondateur du journal d'opposition Taraf. Nazli Ilicak, journaliste et écrivaine de 73 ans, a travaillé jusqu'en 2013 pour le grand quotidien pro-gouvernemental Sabah. Elle aussi est détenue depuis 2016.
Ils étaient notamment accusés d'avoir envoyé des « messages subliminaux » lors d'une émission retransmise en direct à la télévision à la veille du putsch manqué. Des accusations « absurdes », selon eux. Ils ont nié les « faits » qui leur étaient reprochés. En janvier, la Cour constitutionnelle avait pourtant ordonné la libération de Mehmet Altan, détenu « arbitrairement » selon la cour. Le tribunal avait passé outre.
Cette condamnation a suscité la condamnation très ferme de Reporters sans frontières. « La justice turque et le pouvoir qui la contrôle se ridiculisent aux yeux du monde », a déclaré sur Twitter Christophe Deloire, secrétaire général de RSF.
Ils m'ont relâchée, mais lui, ils l'ont condamné à la perpétuité. Sans preuve, sans faits avérés, c'est purement atroce !
Mercredi, Actes Sud et l'association Les Nouveaux Dissidents ont lancé une pétition en ligne réclamant la libération d'Ahmet Altan. On peut y lire un message de l'écrivaine Asli Erdogan, qui, elle, a réussi à s'extirper des geôles du régime. « Après le coup d'État manqué de juillet 2016, nous sommes les deux premiers écrivains à avoir été arrêtés sur des chefs d'accusation kafkaïens. La prison à vie a été requise contre nous et nous avons cru d'abord que c'était une blague. Nous avons cru qu'ils nous libéreraient après avoir eu la satisfaction de nous avoir maltraités. Ils m'ont relâchée, mais lui, ils l'ont condamné à la perpétuité. Sans preuve, sans faits avérés, c'est purement atroce ! J'appelle tous les écrivains, les éditeurs, les journalistes à être solidaires d'Ahmet Altan et de tous les écrivains, journalistes jetés en prison ou persécutés. »
Le PEN Club français a apporté jeudi son soutien à Ahmet Altan, invitant le public à signer la pétition. « Force est de constater qu'aujourd'hui la Turquie et devenue le plus grand geôlier de journalistes et d'écrivains dans le monde », a déploré le PEN Club.

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