Le ministère des Affaires étrangères iranien a dénoncé l’attitude « non constructive » de la France qui n’aidait pas au « règlement de la question des prisonniers ».
Une déclaration qui va faire grand bruit. Téhéran a reconnu « ouvertement » le caractère arbitraire des détentions des ressortissants français en Iran, a estimé mardi la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, en réaction aux propos tenus la veille par un porte-parole iranien. « Nous avons bien noté les déclarations lundi » du porte-parole du ministère des Affaires étrangères iranien, Nasser Kanani. Elles sont « préoccupantes car elles attestent du caractère arbitraire » des détentions, a souligné Anne-Claire Legendre lors d'un point presse.
L'attitude « non constructive » de la France vis-à-vis de l'Iran et son « interventionnisme » ne facilitent pas les discussions sur une éventuelle libération des Français détenus dans le pays, avait déclaré lundi le responsable de la diplomatie iranienne. « J'espère que nous allons assister à une évolution positive dans ce dossier », a-t-il également dit, soulignant que, « bien sûr, les positions et les actions des pays peuvent jouer un rôle positif » pour cela.
Or « le gouvernement français a adopté une attitude non constructive et fait preuve d'interventionnisme dans la situation récente de la République islamique », avait-il ajouté. « Naturellement, la poursuite de telles actions n'aidera pas au règlement de la question des prisonniers », a conclu Nasser Kanani.
Six Français encore détenus
La porte-parole du Quai d'Orsay a, elle, rappelé la position française : « Nous demandons la liberté immédiate de tous nos ressortissants détenus arbitrairement. » La France est l'un des pays ayant dénoncé le plus fermement « la répression » de la vague de protestations qui a secoué l'Iran après la mort le 16 septembre de Mahsa Amini.
La jeune femme était décédée à la suite de son arrestation à Téhéran par la police des mœurs, qui lui reprochait d'avoir enfreint le code vestimentaire strict imposant le port du voile aux femmes en public.
Officiellement, six Français sont détenus en Iran : l'enseignante et syndicaliste Cécile Kohler et son compagnon Jacques Paris, le Franco-Irlandais Bernard Phelan, Louis Arnaud et Benjamin Brière, ainsi qu'un autre ressortissant dont l'identité n'a pas été rendue publique. La chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah, arrêtée en juin 2019 puis condamnée à cinq ans de prison pour atteinte à la sécurité nationale, a quant à elle été libérée le 10 février.
World Opinions - AFP
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