Application World Opinions
Application World Opinions
Application World Opinions

Débats. Réforme des retraites : après l’interview d’Emmanuel Macron, la colère ne faiblit pas.. Vidéo

 

À la veille d'une journée de mobilisation nationale contre la réforme des retraites, Emmanuel Macron a souhaité mercredi que la réforme des retraites entre en vigueur en France d'ici la fin de l'année, lors d'une interview télévisée sur France 2 et TF1.

Le président a estimé que la réforme, qui reporte notamment l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans, n'était "pas un plaisir ni un luxe" mais une "nécessité". Des propos qui n'ont pas apaisé la colère des opposants à la réforme.

Emmanuel Macron droit dans ses bottes. Lors de l'interview accordée à TF1 et France 2, mercredi 22 mars, le président a réitéré son souhait que la réforme des retraites entre en vigueur avant la fin de l'année.

Voici ce qu'il faut retenir de cette journée :

Emmanuel Macron a souhaité que la réforme des retraites entre en vigueur en France d'ici la fin de l'année.

Il a appelé à "réengager" un dialogue avec les partenaires sociaux sur les conditions de travail 

Le président a réitéré sa confiance en la Première ministre Élisabeth Borne. Elle devra "bâtir un programme de gouvernement" et "élargir" la majorité.

L'intervention du chef de l'État, attendue depuis des semaines, n'a pas produit dans l'immédiat l'effet d'apaisement escompté par l'Élysée, la CGT et surtout la CFDT fustigeant "mépris" et "mensonge" de sa part, tandis que l'opposition redoublait de critiques.

Pour l'heure, l'intersyndicale n'est pas disposée à tourner la page de la réforme des retraites, avec une neuvième journée de mobilisation massive prévue jeudi.

Alors que le président estime qu'il faut "assumer les choix fiscaux" qui ont été faits, Emmanuel Macron est accusé d'être "le porte-parole du Medef". Au bout de cinq minutes, Philippe Gireaud s'éloigne du petit groupe, "écœuré". "J'ai écouté jusqu'au moment où il a dit que les syndicats avaient le droit de parler. C'est n'importe quoi, quand il nous reçoit, il présente sa réforme, on a le droit de rien dire", regrette l'élu du CSE du site d'Issy.

"C'est bien la seule bonne nouvelle"

Depuis l'utilisation de l'article 49.3 par Elisabeth Borne pour adopter le texte, tous l'assurent, ils sont encore plus remontés qu'avant. "Il parle de victoire, mais faire passer une réforme sans vote, je n'appelle pas ça un succès", estime Christian Chaumette, gréviste et élu syndical. Alain Auvinet, cheveux blancs et fine moustache, dénonce "cette manière d'avoir imposé la réforme, sans oser aller au vote". Depuis 35 ans, l'agent de maîtrise dans l'incinérateur travaille aux 3x8. En raison de la pénibilité de son métier, il aurait dû partir à la retraite au 1er avril 2025, à 57 ans.

"Mais avec la réforme, je me prends deux ans de plus, sauf que j'ai le corps qui me lâche, c'est une usure permanente. A 55 ans, on est l'équivalent d'un homme de 65 ans."

Alain Auvinet, agent de maîtrise à franceinfo

Dans l'auditoire, certains commencent à souffler. Même François Ruffin y va de sa petite remarque alors qu'Emmanuel Macron rappelle qu'il ne sera pas réélu. "C'est bien la seule bonne nouvelle de la journée", lui répond le député de La France insoumise. Sans surprise, l'élu de la Somme estime que le chef de l'Etat n'a pas apporté de réponse à la contestation.

"Personne ne veut de cette réforme et le président de la République, en apesanteur, vient nous faire un discours de politique général."

François Ruffin, député de La France insoumise à franceinfo

"Quand on a une alliance François Ruffin-Charles de Courson-Lena Situations, c'est qu'il y a quelque chose qui se passe dans le pays !", poursuit-il, en référence au député centriste à l'origine de la motion de censure transpartisane et à la youtubeuse, qui ont tous les deux dénoncé l'utilisation du 49.3, comme le rapporte Libération. A la seconde où l'interview du chef de l'Etat se termine, les grévistes entonnent une de leur chanson. "Et on ira... Et on ira... Et on ira jusqu'au retrait !"

"Tout le monde est prêt à dégoupiller"

Loin d'avoir calmé ces opposants, l'intervention du chef de l'Etat au journal de la mi-journée a même échauffé les esprits. "Là, il vient de remettre de l'huile sur le feu", réagit Frédéric Probel. Pour le secrétaire général de la CGT Energie à Bagneux, c'est la goutte d'eau de trop.

"C'est presque de la provoc, il voudrait qu'on casse tout, mais on ne va rien casser. Par contre, lui et son gouvernement, ils vont avoir mal, ils vont se rendre compte de qui sont les invisibles."

Frédéric Probel, secrétaire général de la CGT Energie à Bagneux à franceinfo

Les syndicats appellent en effet à une nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites jeudi 23 mars. "La seule force qui va compter demain, ce sera la force du nombre", assure de son côté François Ruffin. Mais tous semblent déterminés à aller jusqu'au retrait de la réforme, quoi qu'il en coûte. Et certains mettent en garde le gouvernement : "On va entrer en résistance, tout le monde est prêt à dégoupiller, faites attention, arrêtez", menace un gréviste. Pourtant, "une petite annonce" suffirait pour que tout rentre dans l'ordre, promet le syndicaliste Philippe Gireaud. "Si le président retire la réforme, en une heure, on est dans les camions et il n'y a plus de poubelles dans les rues de Paris."

World Opinions - France info - Agences

0 comments :

Enregistrer un commentaire

التعليق على هذا المقال