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Pour l’ONU, la destruction du patrimoine culturel devient un crime de guerre


Portée par la France et l’Italie, vendredi 24 mars, à New York, devant le Conseil de sécurité des Nations Unies, la résolution 2347 en faveur de la protection du patrimoine a été adoptée à l’unanimité. C’est la première fois qu’une telle résolution portant exclusivement sur le patrimoine culturel est votée par le Conseil de sécurité. Un soutien unanime qui dit l’importance de la protection du patrimoine culturel pour la paix et la sécurité.
« La destruction délibérée du patrimoine est un crime de guerre, elle est devenue une tactique de guerre pour mettre à mal les sociétés sur le long terme, dans une stratégie de nettoyage culturel. C’est la raison pour laquelle la défense du patrimoine culturel est bien plus qu’un enjeu culturel, c’est un impératif de sécurité, inséparable de la défense des vies humaines, a déclaré Irina Bokova, directrice générale de l’Unesco. Les armes ne sont pas suffisantes pour vaincre l’extrémisme violent. Bâtir la paix passe aussi par la culture ; cela passe par l’éducation, la prévention et la transmission du patrimoine. C’est tout le sens de cette résolution historique », a-t-elle ajouté.

Une atteinte directe à l’homme

Le saccage des cités antiques ravagées par l’organisation Etat islamique (EI), Ninive, Nimroud, Hatra, de l’ancienne Mésopotamie, là où sont nées l’écriture et la première architecture monumentale – couvrant l’Irak actuel dans ses frontières et une frange orientale de la Syrie –, mais aussi Palmyre, luxuriante oasis du désert syrien, ou encore le vieux souk d’Alep, sont une atteinte directe à l’homme dans ses racines, sa mémoire, avec un seul objectif : éradiquer toute trace de civilisation pour un retour littéral au temps de Mahomet.
L’adoption, en 2015, de la résolution 2199, interdisant le commerce de biens culturels en provenance d’Irak et de Syrie, par d’une cinquantaine d’Etats, a renforcé la législation contre le trafic illicite des antiquités. Ces derniers partagent leurs données avec l’Unesco, Interpol, les services des douanes, le groupe de travail « UnisPourLe Patrimoine », afin de démanteler les filières de ce trafic. Lequel finance les réseaux djihadistes, comme celui de l’Organisation Etat islamique au Proche Orient, qui incite aux fouilles sauvages et rétribue les pilleurs. Selon le commandant des carabiniers Fabrizio Parulli et le groupe de travail UnisPourLePatrimoine, 800 000 objets volés ont été saisis, depuis 1969, par les forces italiennes dans leur lutte contre le financement des activités criminelles.

Par /lemonde.fr

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