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Près de 90 membres présumés d'une secte sont morts de la faim au Kenya

 

Le macabre décompte se poursuit dans la forêt de Shakahola, dans l'est du Kenya: seize nouveaux corps de membres présumés d'une secte prônant le jeûne extrême ont été retrouvés mardi. Ces découvertes portent le bilan à 89 morts.

Le président William Ruto a qualifié lundi de "terroriste" le "pasteur" de ce groupe appelé Eglise Internationale de Bonne Nouvelle (Good News International Church), Paul Mackenzie Nthenge, qui prônait de jeûner pour rencontrer Jésus.

Des sources policières faisaient état de 73 morts depuis le début des recherches, le 14 avril. Mais mardi matin, un journaliste de l'AFP sur place a notamment vu cinq nouveaux corps emballés dans des sacs mortuaires bleus, tandis que cinq autres - dont ceux de trois enfants - étaient en train d'être sortis d'une fosse commune peu profonde.

Morgue pleine

Les enquêteurs recherchent des dizaines de fosses communes dans une vaste zone forestière de 325 hectares, située non loin de la ville côtière de Malindi. Face à l'afflux de corps, la morgue de l'hôpital du sous-comté de Malindi est pleine, a indiqué à l'AFP l'administrateur de l'hôpital, Said Ali.

"La morgue de l'hôpital a une capacité de 40 corps", a-t-il souligné, disant que la Croix-Rouge avait été sollicitée pour fournir des conteneurs réfrigérés.

Survivants hospitalisés

Au moins 34 survivants ont par ailleurs été retrouvés et hospitalisés depuis le début des recherches, selon la police.

"Chaque jour qui passe, il y a une très forte possibilité que d'autres meurent", a déclaré à l'AFP Hussein Khalid, le directeur exécutif de l'ONG Haki Africa qui avait alerté la police sur les agissements de l'Eglise Internationale de Bonne Nouvelle.

"L'horreur que nous avons vue ces quatre derniers jours est traumatisante. Rien ne vous prépare à des fosses peu profondes contenant des enfants", a-t-il ajouté. Selon la Croix-Rouge kényane, 212 personnes ont été signalées disparues.

Le pasteur mis en cause

Cette affaire ravive le débat sur le contrôle des cultes au Kenya et suscite de nombreuses interrogations sur des failles de la part des autorités policières et judiciaires, qui connaissaient le "pasteur" mis en cause depuis plusieurs années.

Ancien chauffeur de taxi qui avait créé son église en 2003, Paul Mackenzie Nthenge avait été arrêté en 2017, accusé de "radicalisation" car il prônait de ne pas mettre les enfants à l'école, affirmant que l'éducation n'est pas reconnue dans la Bible.

Il avait à nouveau été arrêté en mars. Deux enfants étaient morts de faim sous la garde de leurs parents, qui les avaient ensuite enterrés. Il est en détention après s'être rendu à la police le 14 avril, après le début des recherches dans la forêt de Shakahola. Il a comparu le lendemain devant un tribunal, et doit à nouveau être entendu le 2 mai.

World Opinions - RTS Info - ATS

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