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Festival de Cannes 2021 : sur 24 films en lice pour la Palme d'or, seulement quatre réalisatrices en compétition

 Si de nombreuses femmes sont présentes cette année dans les sections parallèles du Festival de Cannes, seules quatre réalisatrices vont concourir dans la catégorie reine, celle qui conduit à la Palme d'or.

Mais où sont les femmes ? Avec seulement quatre réalisatrices - sur 24 films - en compétition, la probabilité de voir l'une d'elles succéder à Jane Campion, seule femme à avoir remporté la Palme d'or en 1993 avec La Leçon de piano, s'annonce mince. Pourtant, la 74e édition du Festival de Cannes fait la part belle à une quarantaine de femmes, majoritairement issues des sections parallèles. Tour d'horizon des principales cinéastes qui seront sur la Croisette pour cette édition 2021.

En lice pour la Palme d'or

Trois Françaises : Mia Hansen-Love, Catherine Corsini et Julia Ducournau, ainsi qu'une Hongroise, Ildiko Enyedi vont concourir pour la Palme d'or. Dans l'histoire du festival, il n'y a jamais eu plus de quatre femmes en lice pour la distinction suprême.

Appréciée de la critique, Mia Hansen-Love, 40 ans, qui avait raflé l'Ours d'argent du meilleur réalisateur à la Berlinale pour L'avenir (2016), revient à Cannes avec Bergman Island. Personnalité discrète mais tout aussi appréciée de la critique, Catherine Corsini, 65 ans, fera son grand retour sur la Croisette avec La Fracture, 20 ans après avoir été en compétition avec La Répétition.

Spécialiste du film de genre, Julia Ducournau, 37 ans, a les honneurs de la Sélection officielle avec son deuxième long-métrage Titane, cinq ans après la révélation de son film d'horreur Grave (2016) à la Semaine de la critique. Ildiko Enyedi, 65 ans, avait enchanté la Berlinale avec son film Corps et âme en 2017, pour lequel elle avait remporté l'Ours d'or. Elle revient avec L'histoire de ma femme (avec Léa Seydoux).

Les sections parallèles

Le Festival de Cannes ne se résume toutefois pas à sa Sélection officielle. Ainsi, dans la Semaine de la critique, qui met en avant de jeunes réalisateurs, sur les treize longs-métrages de la sélection sept sont réalisés par des femmes, parmi lesquels Une jeune fille qui va bien, premier long-métrage de Sandrine Kiberlain.

Parité également dans la Quinzaine des réalisateurs, avec 12 longs-métrages de réalisatrices - sur 24 films sélectionnés - parmi lesquels, Ali et Ava de la Britannique Clio Barnard. À noter aussi la présence de l'actrice française Luana Bajrami (qui joue une domestique dans Portrait de la jeune fille en feu), avec son premier film Les colline où rugissent les lionnes. Les responsables de ces sélections "ouvrent la voie !", s'est réjouie auprès de l'AFP Sophie Monks Kaufman, coprésidente la branche britannique de Time's up, mouvement fondé après l'affaire Weinstein pour lutter contre le harcèlement.

D'autres sections mettront en avant Emmanuelle Bercot et son très attendu De son vivant, dont le tournage avait été interrompu après l'accident vasculaire de son actrice principale, Catherine Deneuve ou encore le biopic Jane par Charlotte, sur Jane Birkin par sa fille, Charlotte Gainsbourg.

Palme d'or d'honneur, jury, Semaine de la critique...

À noter également que l'actrice et réalisatrice américaine Jodie Foster - Taxi Driver (1976), Le Silence des agneaux (1991) - recevra une Palme d'or d'honneur pour l'ensemble de son travail. L'actrice doublement oscarisée avait, en 2016 et à Cannes, dénoncé la frilosité des studios de cinéma envers les femmes productrices, parce qu'elles représentent "un risque trop important".

Du côté du jury, la parité est davantage respectée avec cinq femmes sur neuf membres pour cette 74e édition. Parmi elles, la réalisatrice franco-sénégalaise Mati Diop ou encore les actrices Maggie Gyllenhaal et Mélanie Laurent. Trois fois, les femmes ont été plus nombreuses que les hommes (2009, 2014 et 2018) et, deux fois, elles ont été absentes des débats (1947 et 1954).

À cela s'ajoute la nomination à la tête de Semaine de la critique de la spécialiste du cinéma Ava Cahen. Plus jeune sélectionneuse de l'histoire de la Semaine de la critique, la jeune femme, née en 1986, succèdera après sa soixantième édition en juillet, à l'actuel directeur, Charles Tesson, 66 ans.

Enfin, si l'édition 2018 avait été marquée par #MeToo et la montée des marches de 82 femmes, dont Jane Fonda, Claudia Cardinale et Marion Cotillard, les réalisatrices Patty Jenkins (Wonder Woman) et Tonie Marshall, le Festival semble avoir mis l'accent cette année, sur le climat avec une sélection éphémère dédiée à cette thématique.

Freedom1Culture / France Culture 

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