Le réalisateur français Albert Dupontel a remporté vendredi pour la première fois de sa carrière le César du meilleur film pour "Adieu les cons". Cette comédie drôle et touchante a fait carton plein lors de la cérémonie avec sept récompenses.
Outre le César du meilleur film, "Adieu les cons" a été distingué par celui du meilleur second rôle masculin, a été le choix des lycéens et a valu à Albert Dupontel, qui a brillé par son absence vendredi soir à l'Olympia, celui du meilleur réalisateur, une récompense qu'il avait déjà obtenue en 2018 pour "Au revoir là-haut".
Standing ovation plus que méritée pour la troupe du Splendid 👏 #César2021 pic.twitter.com/GyqprpZlM4
— CANAL+ (@canalplus) March 12, 2021
"Adieu les cons", c'est ainsi que se termine le message pré-enregistré par JB (Albert Dupontel lui-même) à l'attention des collègues de l'obscure administration où il travaille, avant de se tirer une balle dans la tête. Mais perdant parmi les perdants, JB rate même son suicide: la balle passe à côté, traverse la cloison et finit sa course dans l'espace ouvert.
Sans temps mort, le film suit pendant 1h30 la quête désespérée d'un trio mené par une Virginie Efira déterminée. Jusqu'à un final dans lequel Dupontel n'hésite pas à injecter une dose inattendue de romantisme, puis de tragique.
Laure Calamy, meilleure actrice
Le César de la meilleure actrice est revenu à Laure Calamy, pour son rôle de randonneuse amoureuse dans "Antoinette dans les Cévennes" de Caroline Vignal. "Laissez-nous assouvir notre soif de sens ou de non-sens. Laissez-nous nous exiler dans nos imaginaires, entendre ce qui fait de nous des êtres humains", a déclaré la comédienne révélée dans la série "Dix pour cent", en référence à la fermeture des lieux culturels, en recevant son César.
Sami Bouajila a, lui, remporté à 54 ans le César du meilleur acteur pour "Un fils" de Mehdi Barsaoui, où il joue un rôle d'un père déchiré. "J'ai souvent l'impression que les rôles nous choisissent, plus qu'on ne les choisit", a déclaré l'acteur en recevant son prix. Il a expliqué comment le tournage dans le désert tunisien près de Tataouine lui avait rappelé les récits d'enfance de son propre père.
De son côté, la troupe du Splendid (Christian Clavier, Gérard Jugnot, Thierry Lhermitte, Michel Blanc, Josiane Balasko...), auteurs des "Bronzés" et du "Père Noël est une ordure", a reçu un César anniversaire.
Jean-Pascal Zadi et Fathia Youssouf, meilleurs espoirs
Les César ont également récompensé deux acteurs noirs comme meilleurs espoirs, Jean-Pascal Zadi et Fathia Youssouf. "Chaque génération doit trouver sa mission, l'accomplir ou la trahir", a déclaré Jean-Pascal Zadi en recevant son prix pour "Tout simplement noir", citant l'essayiste Frantz Fanon.
"Ma mission, c'est la mission de l'égalité", a-t-il ajouté, soulignant que son film parlait "avant tout d'humanité", et remerciant des acteurs et cinéastes noirs ou issus de la diversité qui ont "ouvert la brèche" avant lui, d'Omar Sy à Ladj Ly.
Jean-Pascal Zadi, 40 ans, est l'auteur, réalisateur (avec son ami John Wax) et principal interprète de "Tout simplement noir", un premier long-métrage, qui a cartonné en salles.
Le film, un faux documentaire, réunit un grand nombre de personnalités noires et métisses, ainsi que des "guests" blancs, comme Mathieu Kassovitz ou Jonathan Cohen. Il suit le parcours d'obstacles de JP, un acteur raté, pour organiser la première grosse marche de contestation noire en France.
"J'aimerais dire à toutes les personnes de mon âge qui veulent faire du cinéma ou qui ont une passion de suivre leurs rêves, car c'est le plus important", a déclaré avant lui Fathia Youssouf, récompensée à seulement 14 ans pour son rôle dans "Mignonnes" de Maïmouna Doucouré.
Elle est ainsi devenue l'une des plus jeunes lauréates des récompenses du cinéma français pour ce rôle d'adolescente intégrant un groupe de danse formé par d'autres filles de son quartier.
Freedom1Culture / AFP
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