Israël affirme que des premiers colis de vivres ont été livrés à Gaza, une aide jugée insuffisante.. Vidéos

 Israël a affirmé lundi que l'aide acheminée par 120 camions avait été "distribuée" la veille par l'ONU et des organisations humanitaires à Gaza. La malnutrition y a atteint des niveaux alarmants, selon les Nations unies, qui dénoncent l'utilisation de la faim "comme une arme de guerre". Ces distributions restent largement insuffisantes, estime l'ONG Oxfam.

Pour la première fois depuis des mois, des camions chargés d'aide internationale avaient traversé dimanche le point de passage de Rafah, qui mène vers le sud de la bande de Gaza depuis l'Egypte, après l'annonce par Israël d'une "pause" quotidienne des combats dans certains secteurs "à des fins humanitaires".

"Plus de 120 camions ont été réceptionnés et [les denrées qu'ils portaient] distribué[e]s hier par l'ONU et des organisations internationales", a affirmé lundi sur X le Cogat, un organisme du ministère israélien de la Défense qui supervise l'entrée de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien.

Le Cogat a précisé que "180 camions supplémentaires étaient entrés à Gaza et attendaient maintenant d'être réceptionnés et distribués".

"Quelques camions ne suffiront pas"

De nombreuses organisations humanitaires opérant dans Gaza sont confrontées depuis des mois à des contraintes et des restrictions les empêchant de fait de répondre à la crise humanitaire, notamment à cause des limitations sur les types de denrées et des procédures administratives lourdes imposées par Israël.

Plus de deux millions de Palestiniennes et Palestiniens vivent dans la bande de Gaza, où "entre 500 et 1000 camions entraient chaque jour" avant le 7 octobre 2023, a rappelé dimanche Bushra Khalidi, une responsable de l'ONG Oxfam. "Les besoins ont depuis augmenté de manière exponentielle", a-t-elle souligné.

"Pour des enfants qui ont enduré des mois de famine, quelques camions ne suffiront pas à réparer les dégâts déjà causés", a-t-elle encore ajouté, appelant à un cessez-le-feu et un "flux constant et à grande échelle de l'aide vers Gaza". Le blocus israélien sur l'enclave a entraîné de graves pénuries de nourriture, médicaments et autres biens de première nécessité.

Niveaux de malnutrition "alarmants"

Dimanche, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a prévenu que les taux de malnutrition dans la bande de Gaza atteignent "des niveaux alarmants", avec un "pic de décès en juillet". Sur les 74 décès liés à la malnutrition recensés depuis le début de l'année, 63 ont eu lieu ce mois-ci, dont 24 enfants de moins de cinq ans, un enfant de plus de cinq ans, et 38 adultes, a précisé l'organisme onusien.

Le ministère de la Santé de Gaza a indiqué lundi que cinq personnes étaient mortes de malnutrition en 24 heures, portant à 147 le nombre total de décès dus à la malnutrition depuis le 7 octobre 2023.

"Les conflits continuent de propager la faim à Gaza, au Soudan et au-delà. La faim alimente l'instabilité et compromet la paix. Nous ne devons jamais accepter la faim comme une arme de guerre", a déclaré le secrétaire général de l'ONU António Guterres lors d'un sommet des Nations unies lundi sur les systèmes alimentaires.

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