Moscou aime à se présenter comme l'ami de l'Afrique. Mais certains dirigeants africains considèrent la suspension de l'accord céréalier comme un "coup de poignard dans le dos".
C'est à Saint-Pétersbourg que le sommet entre la Russie et l'Afrique s'ouvre demain. L'événement du 27 au 28 juillet est assombri par la guerre menée par la Russie en Ukraine et la fin de l'accord céréalier. Le retrait russe de l'accord céréalier est une préoccupation pour beaucoup de pays. La raison est une possible augmentation du prix des céréales. Si la plupart des dirigeants africains se sont abstenus de tout commentaire avant le sommet, certains ont bien exprimé leur colère. Korir Sing'Oei, haut fonctionnaire du ministère des affaires étrangères du Kenya, qualifie la décision de Moscou de "coup de poignard dans le dos".
Mais nombreux sont ceux qui estiment que le Kremlin saisira l'occasion pour annoncer une augmentation des livraisons de céréales russes et d'engrais vers le continent. Lundi dernier, le président russe Vladimir Poutine a laissé entendre que Moscou serait en mesure de livrer des céréales et des engrais sans charges supplémentaires, en contournant l'Ukraine.
La Russie fait preuve d'hypocrisie
D'après Joseph Siegle, directeur du centre d'études stratégiques pour l'Afrique aux États-Unis, la Russie aurait déjà détruit 60 000 tonnes de céréales à la suite de bombardements des ports ukrainiens. Une preuve d'hypocrisie, selon l'expert:
"Je pense ce que la Russie fait là-bas est un énorme paradoxe. Et je pense, cela montre le degré de mépris de la Russie pour les intérêts de ses soi-disant partenaires du Sud. Cela montre vraiment que la Russie utilise ces réunions essentiellement comme une occasion de renforcer sa position en tant que puissance mondiale. Mais elle n'apporte aucun avantage à l'Afrique et à d'autres partenaires dans le monde."
En effet, contrairement à ce qui a été promis par la Russie, lors du dernier sommet en 2019, les volumes d'échanges et les investissements restent très faibles, selon Siegle.
Les pays africains, des pions dans la géopolitique mondiale
Cependant, derrière les participations de pays d'Afrique, se cachent différentes ambitions, notamment pour le commerce des armes. La Russie reste le premier fournisseur d'armes en Afrique, avec 40% de parts de marché. Pour certains pays africains, entretenir des relations avec la Russie est un moyen d'avoir une position plsu solide vis-à-vis de l'Occident. Mais pour Gustavo de Carvalho, les pays africains veulent être considérés comme des acteurs géopolitiques indépendants. Il est
"Les pays africains estiment être utilisés comme des pions dans la géopolitique mondiale, à la fois par les Russes et par les Occidentaux. C'est pourquoi il est important que les pays africains présentent un front uni en termes d'objectifs", estime le chercheur en chef à l'Institut sud-africain des affaires internationales.
Le sommet s'annonce donc comme un acte de défiance vis-à-vis des Occidentaux.
World Opinions + Agences
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