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France | "Jungle" de Calais: la tension monte entre le gouvernement et les ONG

Bernard Cazeneuve et Emmanuelle Cosse ont tenté de convaincre les associations d'aide aux migrants du bien-fondé de leur "opération humanitaire", soit le démentèlement du campement de Calais.

"Chasse aux exilés" contre "impératif humanitaire". Le ton était tendu entre les associations d'aide aux migrants de Calais et les ministres de l'Intérieur et du Logement, réunis à Paris ce mardi. Le gouvernement s'est efforcé de désamorcer les critiques virulentes surgies à l'approche du démantèlement de la "jungle" de Calais, en réaffirmant son objectif d'une opération "humanitaire". Sans forcément convaincre. 

Selon Bernard Cazeneuve et Emmanuelle Cosse, cette opération "tiendra compte de la situation de chacun" pour "lui proposer une solution de mise à l'abri adaptée et un chemin vers l'asile". Ils ont rappelé que le démantèlement s'inscrivait "dans la continuité du travail intense" conduit "par les services de l'Etat et les associations", avec qui ils souhaitent travailler "en étroite concertation". 

Emmaüs et le Secours catholique en colère

Des termes mesurés qui ne rendent que partiellement compte de la tension ressentie en début de réunion. C'est que la rencontre s'était ouverte sur fond de critiques virulentes, Emmaüs ayant demandé, lundi soir, "le report du démantèlement" du campement de migrants, tandis qu'un responsable du Secours catholique dénonçait une "opération sécuritaire". 


Le ministère de l'Intérieur s'était immédiatement "étonné" de ces propos, tandis qu'Emmanuelle Cosse a appelé, ce mardi, à éviter la "polémique" et "les paroles tonitruantes", dans un contexte où certains "jouent à la fronde contre l'Etat et aux manifestations anti-migrants". 

Entre 7000 et 10 000 migrants

Même si deux ONG seulement ont émis ces critiques, elles font partie de celles qui avaient attaqué l'Etat en justice en début d'année pour empêcher, en vain, le démantèlement de la zone sud du campement calaisien.  

Et cette hostilité tombe mal, alors que les autorités doivent déjà déminer des problématiques complexes sur la mobilisation de places d'hébergement en régions ou l'orientation des mineurs isolés, à l'issue du démantèlement de ce camp insalubre comptant entre 7000 et 10 000 personnes (selon les comptages). 

"On va aller au bout du démantèlement"

A l'origine des inquiétudes des associations, la situation des mineurs isolés et la rapidité du démantèlement à venir, difficilement compatible, selon elles, avec une opération respectueuse des droits. 

Mais, pour les associations, "la cerise sur le gâteau a été d'apprendre, après coup, le projet de disparition des centres en dur", conteneurs et accueil de jour qui abritent notamment les publics vulnérables, explique Laurent Giovannoni, responsable de l'accueil des étrangers au Secours catholique. De source proche du dossier, on précise qu'"on va aller au bout du démantèlement" avec certes un objectif de fermeture des structures existantes mais aussi la mise en place "d'autres dispositifs d'accueil". 

Nouveau recours en justice?

"On n'est pas rassurés, a réagi le président d'Emmaüs, France Thierry Kuhn. Aucun réponse satisfaisante n'a été apportée en termes de calendrier, notamment sur la date du 17 octobre." Date évoquée par le Défenseur des droits pour le début de l'opération. 

"Il n'y a pas de réponses pour les personnes qui ne voudront pas aller en centre d'accueil et d'orientation et qui ne veulent pas demander l'asile en France", a ajouté Thierry Kuhn, sans exclure totalement l'idée d'un nouveau recours en justice qui fera l'objet de "discussions" avec d'autres associations. 

Freedom1/AFP

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