Application World Opinions
Application World Opinions
Application World Opinions

Série. “Black Mirror” puise toujours dans les angoisses de son créateur, Charlie Brooker.. Vidéo

 

La sixième saison de la série dystopique américaine est mise en ligne sur Netflix ce 15 juin, après quatre ans d’absence. Dans une interview à “Wired”, son créateur, Charlie Brooker, explique sa démarche d’anticipation des problèmes liés à la technologie. Un parti pris d’autant plus anxiogène quand la réalité rejoint la fiction.

“Le succès de Black Mirror vient du fait que la série est conforme à la promesse de son titre – un aperçu de notre véritable reflet, renvoyé par l’écran lisse et noir de nos smartphones”, rappelle Wired. Le grand magazine californien est allé interroger le créateur de la série dystopique, de retour sur Netflix ce 15 juin après quatre ans d’absence. Charlie Brooker explique que lors de la pandémie, il a passé un temps déraisonnable à écouter des podcasts sur des histoires de crimes et faits divers – et qu’il a tiré l’inspiration de cette tendance pour un épisode de ce nouveau volet.

Si les anthologies proposées par Black Mirror cumulent “un humour sombre, les prophéties terrifiantes et une immense popularité”, c’est qu’elles savent mettre le doigt sur les angoisses du présent, estime Wired. Pour cette nouvelle saison, Charlie Brooker met en abyme la création de contenus, s’attaque aux paparazzis et s’intéresse aux docufictions qui pullulent sur les plateformes de streaming (on croise même le fictif “Streamberry, imitation à peine voilée de Netflix”). Mais le cœur des interrogations reste les dérives de la technologie.

La fake news plus inquiétante que le robot tueur.

Pour autant, Charlie Brooker insiste sur le fait qu’il ne parcourt pas les journaux en se forçant à aborder les sujets du moment dans ses scénarios. Ce qui ne l’empêche pas de les avoir en tête lorsqu’il écrit. À propos du développement des programmes d’intelligence artificielle générative, le créateur s’inquiète – au même titre que ses collègues du secteur – de la tentation de remplacer l’humain par la machine pour réduire les coûts. Mais plutôt pour les dessinateurs que pour les scénaristes à ce stade, car après avoir tenté de faire écrire un épisode de Black Mirror à ChatGPT, il a trouvé le résultat “merdique”, a-t-il confié à Empire.

Et dans les récits qu’il invente, c’est un peu une autre perspective qui l’intéresse. “Je lis des histoires sur les robots qui développent soudain une sensibilité humaine et j’ai toujours évité cette piste dans Black Mirror, car j’ai du mal à les trouver plausibles”, poursuit-il auprès du magazine californien. “À court terme, je m’inquiète [surtout] des différentes formes de la désinformation.” Le sujet des méthodes de trucage d’image qui se perfectionnent, comme cette image du pape en doudoune, serait ainsi plus pressant.

“Les conséquences sont flagrantes quand ce genre de choses devient une arme, et c’est ça qui est imminent.”

Pas une mise en garde

Mais, constatant que Black Mirror devient une référence pour critiquer les dérives possibles de nouvelles technologies (par exemple Vision Pro, le nouveau casque de réalité virtuelle d’Apple), Charlie Brooker se défend de porter quelque mise en garde que ce soit. “D’une manière générale, je suis favorable aux nouvelles technologies. Nous allons probablement en avoir besoin pour survivre, alors je ne prétends pas tant émettre des avertissements que des inquiétudes. […] Ce sont peut-être des scénarios du pire.”

Il fait d’ailleurs remarquer que les firmes de la tech s’essayent à cette démarche en interne : prévenir les risques en imaginant les pires dévoiements possibles. Wired soutient qu’elles sortent souvent le produit concerné malgré tout. Réponse de l’interviewé : “C’est précisément ce qui m’effraie. Allez-y, multipliez les révolutions techniques sans garde-fou et… ‘Oh merde, oups, on a tué tout le monde’.”

World Opinions + Courrier international

0 comments :

Enregistrer un commentaire

التعليق على هذا المقال