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Joe Biden veut doubler l'objectif américain de réduction des émissions

 Joe Biden a dévoilé jeudi, lors de son sommet sur le climat, un nouvel objectif américain de réduction des émissions polluantes quasiment doublé, pour marquer le retour de l'Amérique dans la lutte contre le réchauffement et pousser le reste du monde à "l'action".

Le 46e président des Etats-Unis a promis, à l'ouverture de cette réunion virtuelle de deux jours avec une quarantaine de dirigeants mondiaux, de réduire les émissions de gaz à effet de serre de la première économie mondiale de 50% à 52% d'ici 2030 par rapport à 2005.

Cet objectif double quasiment l'ancien engagement de Washington d'une diminution de 26% à 28% à l'horizon 2025.

"Nous devons accélérer"

Mettant en garde contre "le coût de l'inaction" et vantant les bénéfices économiques "extraordinaires" qui peuvent découler des réformes écologiques, Joe Biden a exhorté le reste du monde à suivre l'exemple américain au nom d'un "impératif moral et économique".

"Nous devons passer à l'action, nous tous", "nous devons accélérer", a-t-il martelé, rappelant qu'"aucun pays ne peut résoudre cette crise tout seul". Joe Biden a rejoint dès le premier jour de sa présidence, en janvier, l'accord de Paris sur le climat dont Donald Trump avait claqué la porte il y a quatre ans.

Depuis, à l'opposé du discours climatosceptique de son prédécesseur républicain, il décline les avertissements sur "l'urgence" pour éviter une "catastrophe" et a dévoilé un mégaplan pour les infrastructures américaines avec un important volet de transition écologique.

La Chine raille le "mauvais élève qui revient sur les bancs de l'école"

Mais il est attendu au tournant au moment où il organise ce sommet à l'occasion de la Journée de la Terre. Avant de faire pression sur les autres pollueurs mondiaux afin qu'ils accélèrent la lutte contre le réchauffement, il doit rassurer quant à l'inconstance de son pays en la matière.

La diplomatie chinoise avait raillé la semaine dernière "un mauvais élève qui revient sur les bancs de l'école après avoir séché les cours". En l'absence des Etats-Unis pendant l'ère Trump, Xi Jinping s'était ainsi attiré des applaudissements fin 2020 en annonçant que son pays commencerait à réduire ses émissions de CO2 avant 2030, pour parvenir en 2060 à la neutralité carbone -- c'est-à-dire d'en absorber autant que d'en émettre.

Le nouvel engagement de Joe Biden doit permettre à l'économie américaine d'atteindre cette neutralité carbone d'ici 2050. C'est principalement la contribution américaine, qui se veut ambitieuse, qui permet d'espérer de maintenir le réchauffement mondial sous les deux degrés, si possible 1,5 degré, par rapport à l'ère pré-industrielle, comme le prévoit l'accord de Paris conclu en 2015. Cet objectif planétaire est toutefois hors de portée en l'état actuel des engagements nationaux.

L'annonce américaine rassure les autres puissances

Le président chinois Xi Jinping a insisté jeudi sur la volonté de son pays de jouer un rôle central dans la lutte contre le réchauffement climatique, réaffirmant l'objectif d'une neutralité carbone de la Chine d'ici 2060. La Chine est "déterminée à travailler avec la communauté internationale, et en particulier les Etats-Unis", a déclaré le président au premier jour d'un sommet sur le climat organisé par son homologue américain Joe Biden.

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a salué le nouvel objectif américain, qui selon lui "change la donne" contre le réchauffement climatique. Il a également confirmé son propre projet renforcé, annoncé mardi, de réduire les émissions du Royaume-Uni de 78% d'ici 2035 par rapport à 1990. Boris Johnson a aussi applaudi le discours du président chinois Xi Jinping sur "l'harmonie avec la nature". "C'est absolument crucial", a-t-il assuré.

Angela Merkel s'est dite elle aussi "ravie de voir que les Etats-Unis sont de retour" dans la lutte contre le réchauffement climatique, après le désengagement de la présidence de Donald Trump. La chancelière a jugé que le nouvel engagement climatique de Washington adressait "un message clair à la communauté internationale".

De son côté, le président russe Vladimir Poutine a souligné que son pays remplissait toutes ses obligations pour lutter contre le changement climatique. "C'est avec responsabilité que la Russie met en oeuvre ses obligations internationales dans ce domaine", a-t-il dit, citant entre autres documents le protocole de Kyoto et l'accord de Paris.

Le Canada a annoncé quant à lui sa volonté de réduire de 40 à 45% ses émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030 par rapport au niveau de 2005, au lieu de 30% précédemment. Le chef du gouvernement et Premier ministre Justin Trudeau s'est engagé à inscrire le nouvel objectif du Canada dans une loi, en réitérant son but d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2050.

Enfin, le président français Emmanuel Macron a demandé d'"accélérer sur la mise en oeuvre des engagements de l'horizon 2030" sur le climat. Il a également salué "l'annonce de la contribution américaine".

Greta Thunberg fustige les dirigeants

La jeune militante écologiste suédoise Greta Thunberg a accusé jeudi les dirigeants mondiaux d'"ignorer" le changement climatique, les prévenant que les prochaines générations les jugeraient. "Combien de temps pensez-vous que vous pouvez continuer à ignorer le changement climatique [...] sans avoir à rendre des comptes?", a lancé la jeune fille s'exprimant par visioconférence devant une commission du Congrès américain, en marge du sommet sur le climat organisé par Washington.

Dans un discours sévère, au ton accusateur, la jeune fille de 18 ans a rappelé aux élus les objectifs de l'accord de Paris conclu en 2015. "Le changement climatique n'existe pas dans le débat public aujourd'hui, a-t-elle regretté. Et bien sûr, puisque le débat n'existe pas et que le niveau de sensibilisation est ridiculement bas, vous contribuez en toute impunité à la destruction de l'environnement présent et futur."

"Nous, les jeunes, sommes ceux qui parlerons de vous dans les livres d'Histoire. C'est nous qui choisirons comment on se souviendra de vous. Faites les bons choix", a ajouté la jeune activiste.

Freedom1/agences

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