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Comment Google Arts se met les musées dans la poche

Visiter la galerie des Glaces ou la grotte Chauvet à toute heure : c’est possible grâce à la stratégie de numérisation du géant américain. Une parade au confinement, mais qui soulève des questions sur la position hégémonique de la firme de Mountain View.
Depuis le 25 mars, le Grand Palais offre une plongée numérique dans l’exposition, inaccessible jusqu’à nouvel ordre, consacrée à Pompéi. En prime, le même site Internet permet de déambuler, tout aussi virtuellement, en deux minutes et demie dans la nef du Grand Palais. Le premier ­service a été facturé par Gedeon, une maison de production dotée d’un gros catalogue allant de la vie de Picasso à la renaissance du Musée Guimet. Le second, lui, a été offert par Google. Le géant de la Silicon Valley, à travers sa filiale Google Arts and Culture, a mis sa technologie à disposition de quelque 2 000 institutions culturelles à travers le monde.
Au moment où le directeur du Metropolitan Museum de New York, Max Hollein, estime l’impact de l’épidémie due au coronavirus sur son musée à au moins 100 millions de dollars et où la présidente de l’American Alliance of Museums, Laura Lott, déclare que près d’un tiers des 35 000 institutions américaines fermées pourrait tout bonnement disparaître, Google console l’humanité confinée.
6 millions d’­artefacts accessibles
Emprunter – seul, sans la foule – la galerie des Glaces du château de Versailles ne coûte rien. Déambuler entre les sculptures du Musée d’Orsay, c’est cadeau. S’enfermer dans l’impénétrable grotte Chauvet et coller son nez aux fragiles parois, c’est sept jours sur sept et vingt-quatre heures sur vingt-quatre.
Interrogés, les porte-parole de Google Arts and Culture en France font mine de comprendre qu’ils seraient les grands bénéficiaires du confinement planétaire. « Nous sommes mentionnés dans les médias, mais pas plus que d’autres sites culturels permettant de s’évader », concèdent-ils benoîtement, reconnaissant toutefois que « Google Arts and Culture fait du bien à l’image de Google ».
L’encyclopédie virtuelle n’aurait d’autre objectif que de rendre accessible, gratuitement, 6 millions d’­artefacts aujourd’hui, de Frida Kahlo aux mangas, et davantage demain. Les musées partenaires n’ont pas l­’impression (officiellement, en tout cas) de pactiser avec le diable.
Par Roxana Azimi - lemonde.fr

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