Si ce microsecteur continue d’embaucher en France, il affronte une concurrence internationale redoutable.
Par Nicole Vulser/lemonde.fr
Les effets spéciaux, nés avec le cinéma en 1895 pour éviter de décapiter l’actrice qui jouait la reine d’Ecosse dans un court-métrage d’Alfred Clark, restent porteurs mais fragiles en France. Ce microsecteur propose toujours des emplois ultraqualifiés. Frais émoulus d’écoles reconnues, bon nombre de jeunes professionnels et d’intermittents prendront le train jeudi 25 et vendredi 26 janvier pour aller vanter leurs talents au Paris Images Digital Summit à Enghien-les-Bains (Val-d’Oise).
Les principaux recruteurs de la place parisienne – Mikros Image, Mathematic, Trimaran, Cube Creative… – ainsi que des sociétés belges et britanniques cherchent à pourvoir 200 postes.
Une demande importante dans un domaine qui ne compte, selon une étude du Centre national de la cinématographie et de l’image animée (CNC) et d’Audiens à paraître vendredi 26 janvier, que 3 300 emplois dans l’Hexagone…
Ce regain d’intérêt s’explique par une volonté politique. Le CNC a renforcé les aides sélectives et automatiques pour les créateurs et les utilisateurs d’effets spéciaux, tout en améliorant les incitations fiscales (de 20 à 30 %) proposées aux producteurs. Un plan ad hoc pour relancer la demande dans ce petit secteur du cinéma exposé à une compétition sans merci avec le Canada.
« La concurrence mondiale dans les effets spéciaux vient de la dématérialisation des images que l’on peut envoyer par fichiers à l’autre bout du monde », explique Gilles Gaillard, directeur général de Mikros Image.
La Belgique a attiré les producteurs internationaux avec des incitations fiscales et des aides régionales très alléchantes dès 2006. Le Canada s’y est lancé en 2010 avec une politique très agressive pour fidéliser les productions américaines. Au Québec, le chiffre d’affaires des effets spéciaux s’envole chaque année de 27 %. Il a atteint 187,7 millions d’euros en 2016, grâce à 187 films et séries dont Star Wars, Rogue One ou le dernier opus de Pirates des Caraïbes.
Par Nicole Vulser/lemonde.fr
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