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Un cessez-le feu à Gaza.. une nécessité absolue

Par dizaines de milliers, les Gazaouis se réfugient dans les écoles de l’ONU. Entretien avec le nouveau chef de l’UNRWA, l’organisation onusienne en charge des réfugiés palestiniens
Il y a un peu plus de trois mois, Pierre Krähenbühl a pris la tête de l’UNRWA, l’organisation en charge des réfugiés palestiniens, qui est aujourd’hui en première ligne à Gaza.
Le Temps: Vous avez passé une partie de la journée avec Ban Ki-moon. Le cessez-le-feu est-il plus proche?
Pierre Krähenbühl: Je ne connais pas le détail de ses discussions avec les différents acteurs et notamment avec les Egyptiens. Mais le secrétaire général de l’ONU et moi nous accordons sur le fait qu’un cessez-le-feu immédiat est une nécessité absolue. Il y a six jours, les écoles de l’UNRWA recueillaient 17 000 personnes déplacées. Elles sont aujourd’hui 100 000. Cela donne un sens de la gravité de la situation. Cependant, comme l’a
aussi dit très clairement le secrétaire général, on ne peut pas simplement envisager un retour à la situation qui prévalait
auparavant.
– Pour quelle raison?
– Le cessez-le-feu est encore une fois une nécessité, mais il faut aujourd’hui une perspective plus large, y compris économique. Après huit ans de blocus, la réalité n’est plus tenable sur le plan humain. Songez que, en l’an 2000, l’UNRWA assistait 80 000 personnes à Gaza. Elles sont aujourd’hui 830 000. Or, on ne parle pas de gens qui n’ont pas envie de travailler et qui s’installeraient à dessein dans une dépendance humanitaire. Les contacts sont inexistants avec les Israéliens, et les entreprises qui entretenaient des liens commerciaux avec Israël ont dû fermer. Cela a aussi des conséquences humaines dramatiques. Toute une génération d’enfants de Gaza ne côtoient plus les Israéliens. On vit désormais de part et d’autre de la barrière, sans la moindre occasion de se connaître.
– Avez-vous des stocks alimentaires suffisants pour faire face à cet afflux?
– Nous nous étions préparés à l’arrivée possible de 35 à 50 000 personnes en nous basant sur les précédentes opérations israéliennes de 2008 et de 2012. Nous devrons donc mobiliser des moyens supplémentaires. D’ores et déjà, nous avons fait un appel de dons de 115 millions de dollars.
Plus de 600 morts à Gaza, les compagnies aériennes annulent leurs vols vers Israël
Alors que l'offensive israélienne sur la bande de Gaza se poursuivait mercredi, le bilan des combats a atteint au moins 636 morts côté palestinien et 31 côté israélien.
Les hostilités entre le Hamas et Israël ne connaissaient aucun répit mercredi 23 juillet malgré l'appel ferme de Ban Ki-moon à "arrêter de combattre". Les forces israéliennes ont abattu un Palestinien de 32 ans dans le village de Hussan en Cisjordanie, ont annoncé des sources de sécurité palestiniennes. À Gaza, 5 Palestiniens dont deux enfants ont été tués par des tirs de chars.
Selon les secours palestiniens, le bilan a atteint au moins 636 morts, un chiffre difficile à vérifier compte-tenu du chaos régnant à Gaza où des corps de personnes décédées les jours précédents continuent d'être retrouvés dans les décombres. Quelque 3 700 personnes ont été blessées et 100 000 déplacés ont trouvé refuge auprès de l'ONU.
Côté israélien, depuis le début des hostilités, quelque 1 700 impacts de roquettes ont été comptabilisés, et environ 420 autres projectiles ont été détruits en vol.
Des combattants du Hamas, passant par leurs tunnels, ont aussi porté le combat sur le sol d'Israël à plusieurs reprises depuis jeudi.
L'armée israélienne a fait état de 185 "terroristes" tués depuis le 17 juillet mais elle enregistre aussi des pertes significatives dans ce qui était à l'origine une campagne aérienne lancée le 8 juillet mais qui s'est muée jeudi en opération terrestre.
Outre deux civils, 29 soldats israéliens ont été tués et les obsèques rythmaient les informations télévisées.
Alors que de très nombreux vols ont été annulés par des compagnies européennes et nord-américaines comme Air France, Lufthansa, EasyJet ou Delta, le ministre israélien des Transports, Israël Katz, a estimé qu'il n'y avait "aucune raison" de prendre de telles mesures.
Le Premier ministre israélien "a parlé mardi soir avec le secrétaire d'État américain, John Kerry, et lui a demandé d'agir pour rétablir les vols des compagnies américaines vers Israël", a indiqué l'entourage du Premier ministre.
Mais Kerry, au Caire pour tenter d'arracher un cessez-le feu dans la bande de Gaza, a affirmé par téléphone à Netanyahu que cette interdiction était simplement motivée par la protection des citoyens américains. Il a précisé que les États-Unis décideraient de son maintien ou non d'ici 24 heures, a déclaré la porte-parole du département d'État, Jen Psaki.
                                      Par Freedom1 + Letemps.ch

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