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L'ONU déclare la famine à Gaza, une première au Proche-Orient.. Vidéo

 

L'ONU a officiellement déclaré vendredi la famine à Gaza, la première à toucher le Proche- et Moyen-Orient, après que ses experts ont averti que 500'000 personnes se trouvaient dans un état "catastrophique". Israël a rejeté ce rapport, qu'il considère comme biaisé et "fondé sur les mensonges du Hamas".
Après des mois de mise en garde contre une famine dans ce territoire ravagé par la guerre, le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), un organisme de l'ONU basé à Rome, a confirmé qu'une famine était en cours dans le gouvernorat de Gaza et qu'elle devrait s'étendre aux gouvernorats de Deir el-Balah et Khan Younès d'ici fin septembre.
"C'est une famine que nous aurions pu éviter si on nous l'avait permis. La nourriture s'accumule aux frontières en raison de l'obstruction systématique d'Israël", a dénoncé le responsable de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies Tom Fletcher lors d'une conférence de presse à Genève, ajoutant que "cette famine va et doit nous hanter tous".
L'IPC a souligné que c'était "la première fois qu'une famine était confirmée officiellement au Moyen-Orient". L'ONU avait craint en 2018 qu'une famine émerge au Yémen, pays le plus pauvre de la péninsule arabique ravagé par une guerre ayant provoqué une grave crise humanitaire, mais elle ne s'était finalement pas matérialisée, a précisé un porte-parole de l'IPC.
"Un crime de guerre"
La malnutrition chez les enfants de Gaza "s'accélère à un rythme catastrophique", constate l'ONU. "En juillet seulement, plus de 12'000 enfants ont été identifiés comme souffrant de malnutrition aiguë, le chiffre mensuel le plus élevé jamais enregistré".
Le chef des droits humains des Nations unies, Volker Türk, a rappelé qu'"affamer des gens à des fins militaires est un crime de guerre".
"Nous ne pouvons pas laisser cette situation perdurer en toute impunité", a lancé pour sa part le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres. "Nous avons besoin d'un cessez-le-feu immédiat, de la libération immédiate de tous les otages et d'un accès humanitaire total et sans entrave", a-t-il ajouté.
Selon l'IPC, il s'agit de la détérioration la plus grave de la situation depuis le début de ses analyses dans la bande de Gaza.
Pour cet organisme, une famine est en cours lorsque trois éléments sont réunis: au moins 20% des foyers (un sur cinq) doivent affronter un manque extrême de nourriture, au moins 30% des enfants de moins de cinq ans (un sur trois) souffrent de malnutrition aiguë, et au moins deux personnes sur 10'000 meurent de faim chaque jour.
Mensonges du Hamas, selon Israël
"Il n'y a pas de famine à Gaza", a au contraire affirmé Israël dans un premier temps, rejetant catégoriquement le rapport international arrivant à la conclusion inverse et dépeignant cette étude comme partiale et mensongère.
Accusant l'IPC de s'être "détourné de ses propres règles et [d'avoir] ignoré ses propres critères", le communiqué ajoute que "l'ensemble du [rapport] est fondé sur les mensonges du Hamas, blanchis par des organisations ayant des intérêts particuliers".
"Israël n'a pas de politique de famine. Israël a une politique de prévention de la famine", a déclaré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, cité par son bureau.
Le Cogat, organisme du ministère israélien de la Défense supervisant les affaires civiles dans les Territoires palestiniens occupés, a lui aussi dénoncé le rapport IPC. Dans un communiqué, il "rejette fermement l'affirmation de famine dans la bande de Gaza, et en particulier à Gaza-ville".
"Les rapports et évaluations de l'IPC ne reflètent pas la réalité sur le terrain", affirme le texte, ajoutant que le rapport publié vendredi ne tient pas compte des efforts déployés ces dernières semaines pour "stabiliser la situation humanitaire dans la bande de Gaza", ni des informations que le Cogat a transmises à ses auteurs.
Face aux accusations d'Israël, le responsable du Programme alimentaire mondial de l'ONU pour la sécurité alimentaire, Jean-Martin Bauer, a répliqué que "l'IPC est la référence absolue pour les analyses sur la sécurité alimentaire à travers le monde".
World Opinions + Agences

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