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En tracteur, des milliers d'agriculteurs indiens assiègent New Delhi

 Depuis le 27 novembre, des dizaines de milliers d'agriculteurs indiens mènent un siège aux portes de la capitale New Delhi, pour protester contre des réformes agraires. Mardi, d'autres secteurs se joignent à eux pour une journée de grève nationale.

Plus de 100'000 personnes sont actuellement massées aux portes de New Delhi. Depuis 11 jours, ces agriculteurs et agricultrices, venus en tracteur des quatre coins du pays, attendent de pouvoir entrer dans la ville.

Face à eux, des rouleaux de barbelés et des camions de police les en empêchent. Alors ils restent là, dans des campements de fortune, faisant face au froid hivernal pour mener un siège sur les routes nationales, et ainsi couper l'accès à la capitale.

Ils se mobilisent contre trois nouvelles lois qui libéralisent le secteur agricole. Jusqu'ici, leurs transactions devaient se faire sur un marché régulé où un prix minimum est garanti pour les denrées essentielles.

Mais ce système est défaillant et 90% des agriculteurs n'obtiennent pas ce prix, ce qui contribue à la grande misère du monde paysan indien. Ainsi, les suicides d'agriculteurs se comptent par milliers ces dernières années en raison de l'endettement et de la sécheresse, dans un pays où deux personnes sur trois vivent en zone rurale.

Une libéralisation controversée

Le gouvernement affirme vouloir créer de nouveaux débouchés en faisant appel au secteur privé. Ces lois autorisent les entreprises à passer des contrats directement avec les paysans. Mais le parti du Congrès, principal parti d'opposition, accuse ces réformes de mettre les paysans à la merci des gros acheteurs privés, sans aucun pouvoir de négociation.

Des grandes entreprises vont s’emparer des terres et les agriculteurs ne seront plus que des ouvriers à leur merci.

Jasbir Singh Piddi, vice-président du "Kisan Mazdoor Sangharsh Committee"

Parmi les agriculteurs qui craignent la libéralisation, il y a Azad Veer Singh: "Nous pouvons déjà faire affaire avec les entreprises privées. Par contre, le marché public nous assure un prix minimum. Mais comme le nouveau système privilégie les entreprises privées, le marché public va disparaître et ces compagnies vont décider des prix qui les arrange."

"Si ces lois sont maintenues, des entreprises comme Adani vont s'emparer des terres et les agriculteurs ne seront plus que des ouvriers à leur merci", assure Jasbir Singh Piddi, vice-président du Kisan Mazdoor Sangharsh Committee, qui participe au mouvement de contestation.

Freedom1/agences

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