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#Musiques. Mac DeMarco, un doux dingue du rock assagi et assoupi

Le chanteur canadien, éternel adolescent du rock indépendant, s'est produit mardi soir au Montreux Jazz Lab. Sa sage prestation baignée dans un halo permanent de nonchalance a fait regretter son grain de folie passé.
Il a la coolitude chevillée au corps. Short noir, t-shirt blanc et casquette, Mac DeMarco a des allures d'éternel adolescent du rock indépendant. Mardi soir au Montreux Jazz Lab, le chanteur et multi-instrumentiste canadien a aussi fait preuve d'une sagesse presque inhabituelle. Abonné autrefois aux performances déglinguées et incohérentes, où il finissait parfois nu derrière une batterie ou en caleçon comme à Montreux voilà trois ans, il s'est cette fois tenu à carreau. Non toutefois sans humour et autodérision, forces de ce doux dingo de 29 ans.
En mode mid-tempo quasi permanent, son répertoire baigne dans un halo de nonchalance où la mélancolie est souveraine. Entre balades solaires, sentimentales et morceaux chagrins, Mac DeMarco affiche un groove décontracté, sous influence de ses références avouées, Yellow Magic Orchestra, groupe japonais de pop synthétique de la fin des seventies, et James Taylor, musicien américain de la même période ainsi que Paul Simon. Très vite, l'audience entonne ses refrains doux ou sucrés anciens ("All of your Yesterdays", "Salad Days" ou "Chamber of Reflection") et récents ("Nobody" façon Lou Reed qui évoque la déshumanisation des idoles, "Finally Alone" ou "Choo Choo") extraits de son quatrième album baptisé "Here Comes the Cowboy".
Le cowboy s'endort
L'ennui ici est que l'absence de changements rythmiques, hormis quelques saillies funk plus électriques, finit par plonger sa prestation dans une torpeur qui frise l'ennui plaisant. La faute à son Far West qui tient davantage du gentil saloon que du "Règlement de compte à O.K. Corral". Le cowboy a la fâcheuse tendance à s'endormir plutôt que de flinguer à tout va.
Autant de désinvoltures, même classieuses, de romantisme légèrement givré ne suffisent pas à extirper son concert d'une sorte d'impressionnisme easy listening lassant qui infuse à des dosages identiques calypso, jazz, soul, bossa nova et americana. Le grain de folie des concerts passés de Mac DeMarco a cruellement manqué.
Par Olivier Horner - RTSCulture

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