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#Cinéma. "La Flor", #film fleuve et paradoxal. #Vidéo

La Flor est un film monstrueux qui défile pendant plus de 13 heures... Il est à la fois très long et très passionnant.
Restez assis, le chiffre a de quoi donner le vertige : 13 h 34. C'est la durée de La Flor, de l'Argentin Mariano Llinas. Un film-fleuve, torrentiel, océanique, présenté en quatre parties grosso modo de même longueur (environ 3 h 20) ; quatre parties qui peuvent se voir (à peu près) séparément et qui ont en commun quatre actrices dans plusieurs personnages et, chaque fois, une histoire racontée selon un genre cinématographique spécifique : une série B fantastique, un drame musical, un film d'espionnage, un journal de tournage, un hommage à Partie de campagne, de Jean Renoir... 

Il y a dans l'histoire du cinéma des films très longs, même plus long que La Flor, mais le procédé, ici, est unique : genres différents, cadeau aux comédiennes, procédé narratif proche des Mille et Une Nuits... Et une conclusion qui s'impose vite : c'est (trop) long et (très) passionnant. Le projet est évidemment excitant en ce qu'il met le cinéma au centre du schmilblick : expérience immersive troublante que seule la salle obscure peut offrir (spectateurs liés entre eux par un fil invisible, possibilité de sortir se dégourdir les jambes, de revenir...) comme une façon, également, de lutter contre les séries télé vues à la maison sur un canapé. Ces moments collectifs, sans gilet jaune, sont suffisamment rares pour être vécus comme une parenthèse enchantée (au mieux) ou juste unique (au moins, mais c'est déjà ça). 
L'expérience est à ce point originale que le film ne pouvait pas être parfait - les défauts sont d'ailleurs sans doute inhérents au projet. Oui, il y a des scènes trop longues (l'impression que Llinas veut absolument atteindre les trois heures à chaque partie alors que son intrigue ne le justifie pas) et parfois le manque de moyens se fait sentir (La Flor a été tournée sur plusieurs années). Mais enfin, sans grimper aux rideaux ni crier au miracle, ce mélange d'ennui et de tension, de bizarrerie et de suspense, d'étrangeté et de légèreté est remarquable et chacun y reconnaîtra ses petits : la série B est amusante, l'histoire d'amour musicale almodovaresque est la plus réussie, l'espionnage part en vrille, le journal de tournage frise le n'importe quoi... Il y a finalement peu de films qu'il faut "vivre" sans qu'on puisse forcément les célébrer. Ce n'est pas le moindre des paradoxes de La Flor
La Flor, de Mariano Llinas. 4 parties, en salles les 6, 13, 20 et 27 mars. 13 h 34. 
Par Eric Libiot/lexpress.fr

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