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Histoire d’un livre. Kossi Efoui entend des voix

L’heure de faire parler les femmes de sa famille, que l’écrivain togolais appelle ses « initiatrices », avait sonné. « Cantique de l’acacia » leur rend hommage.
Longtemps, Kossi Efoui n’a cru qu’en l’écrit. Il fallait que les choses soient inscrites sur une page pour qu’elles lui semblent puissantes et l’inspirent. Cette fascination, il l’appelle aujourd’hui « illusion ». Elle l’a poussé à négliger toute une partie de son« panthéon personnel », tels l’imaginaire vaudou, l’éwé (la langue natale de l’écrivain, né au Togo en 1962) et, surtout, la mémoire des femmes de sa famille. Pourtant, celles-ci ont été de grandes initiatrices, des « figures altières extraordinairement verticales », confie-t-il au « Monde des livres ». Mais elles n’ont pas écrit. Et puis, un jour, « quelqu’un a frappé à la porte » – c’est ainsi que Kossi Efoui décrit la naissance de ses romans et de ses pièces de théâtre. « Des voix sont arrivées. Les voix de celles qui n’ont pas écrit mais que je devais écrire. J’ai pensé qu’en étant attentif, je parviendrais à traduire leur art de vivre et donner la vie. Parce qu’une graine de cela a forcément été plantée en moi. »
« Mes initiatrices m’ont ouvert les yeux sur sur le courage physique de mettre au monde. Je ne voulais pas écrire sur ceux qui meurent bravement au combat »
A l’origine de son nouveau roman, Cantique de l’acacia, il y a donc des voix de mères qui entrent par effraction chez l’écrivain. Elles font naître une image, la première du livre : sur une île, au large du Ghana, des femmes rêvent les enfants à venir autour d’un acacia. L’idée dérive de la tradition d’enterrer les placentas et de planter un arbre au-dessus. Grace, la première voix à s’être manifestée, lui raconte cette histoire. « Elle a vécu dans sa jeunesse la fin d’un monde colonial violent et la promesse des indépendances africaines dans les années 1960 », explique l’écrivain. « Elle est là pour transmettre le courage de vivre,...

Par /lemonde.fr

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