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Pour le Trésor américain, l'histoire de l'économie mondiale s'écrira en Afrique

 

COURSE. Face à la concurrence chinoise en Afrique, le Trésor américain ne manque pas d'arguments pour rattraper son retard sur le terrain économique.

La démographie africaine, un atout ? Alors que la croissance en Afrique subsaharienne continue à ralentir, pesant sur les objectifs de réduction de la pauvreté dans de nombreux pays, selon les dernières perspectives économiques de la Banque mondiale, publié le 7 juin, voilà que les États-Unis veulent faire de la forte croissance démographique des pays subsahariens une force.

Un haut responsable du Trésor américain a déclaré que les tendances démographiques impliquent que les chefs d'entreprises américains se tournent vers l'Afrique et l'Asie du Sud au cours des prochaines décennies. Des propos qui interviennent dans un contexte de fortes concurrences entre les différentes puissances que sont la Chine, les États-Unis ou encore la Russie.

Une population qui va doubler

Dans ce sens, Jay Shambaugh, sous-secrétaire aux affaires internationales, au sein du Trésor américain a fait valoir que les États-Unis étaient un choix de financement plus attrayant que la Chine pour les États de cette région. « La croissance est assez claire », a t-il déclaré mercredi, lors d'une conférence à Washington. « L'histoire de l'économie mondiale durant les 50 prochaines années s'écrira en Afrique subsaharienne. »

D'après la Banque mondiale la population va quasiment doubler en Afrique subsaharienne d'ici à trente ans, avec des croissances rapides pour la République démocratique du Congo ou en Tanzanie, par exemple. Cette région du monde contribuera, à elle seule, à la moitié de la croissance mondiale d'ici à 2050.

Battre la Chine sur son terrain

Après des années marquées par le désintérêt, son successeur, le président Joe Biden se met en quatre pour rattraper le temps perdu. Depuis le début de l'année, plus de cinq officiels ont déjà été dépêchés sur le continent  dont la Vice-présidente, Kamala Harris, l'ambassadrice américaine auprès de l'Organisation des Nations unies Linda Thomas-Greenfield, la secrétaire au Trésor, Janet Yellen, la première dame, Jill Biden, et le secrétaire d'Etat, Antony Blinken.

Sur le terrain, la secrétaire au Trésor Janet Yellen a tout entrepris dans le but de relancer les liens sur le continent et de contrer l'influence de Pékin. Elle a plaidé pour faire avancer les pourparlers sur la restructuration de la dette de plusieurs pays en crise, dont la Zambie. Ces dernières années, les efforts visant à restructurer les dettes des pays à faible revenu ont été entravés par les désaccords entre les créanciers traditionnels comme le Club de Paris – principalement les pays riches occidentaux – et les nouveaux entrants comme la Chine – le plus grand prêteur aux économies en développement.

Pour Jay Shambaugh, « la présence chinoise dans les pays de la région laisse parfois entendre que les institutions financières internationales et les investissements directs étrangers n'ont pas fourni suffisamment de fonds. Mais si vous leur demandez ce qu'ils préfèrent si les deux options sont sur la table, je dirais que notre offre est la meilleure », a-t-il dit, indiquant que « les États-Unis ont beaucoup à offrir » au pays du sud du Sahara. Alors que la concurrence américano-chinoise s'intensifie, comment les pays africains vont-ils équilibrer leurs relations avec ces deux puissances mondiales ?

World Opinions + Le Point Afrique

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