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Le documentaire "Nightwatchers" suit le passage des migrants de l'Italie à la France.. Vidéo


Le documentaire de la réalisatrice Juliette de Marsillac montre comment maraudeurs bénévoles, ONGs, migrants et forces de l’ordre se fuient et se poursuivent la nuit dans le village de Montgenèvre, entre la France et l'Italie. "Nightwatchers" est à voir vendredi au festival Visions du réel à Nyon.

Montgenèvre est un village français de montagne situé non loin de la frontière franco-italienne, dans les Hautes-Alpes. Il est célèbre pour ses pistes de ski, mais aussi pour ses chemins de fortune que les migrants et migrantes empruntent afin d’entrer en France. La nuit, le silence règne, jusqu’à ce que des pas sous une neige périlleuse ne le brisent.

Au sommet des montagnes enneigées, des veilleurs de nuit, des maraudeurs et maraudeuses se tiennent prêts à aider les migrants et migrantes tandis qu’ils et elles franchissent la frontière tout en évitant la police, déployée dans les moindres recoins. Ainsi commence le documentaire "Nightwatchers" ("Veilleurs de nuit") qui ouvre vendredi l'édition 2023 du festival Visions du réel à Nyon.

Un jeu du chat et de la souris

À travers sa caméra, la réalisatrice française Juliette de Marsillac montre avec subtilité des nuits où migrants, veilleurs de nuit et police jouent au chat et à la souris. Elle filme aussi l’humanité et ses dérives, notamment un système administratif pas toujours respectueux des droits humains, et les témoignages puissants de volontaires qui passent des nuits entières à aider ces exilés qui marchent depuis des jours, des semaines ou des années.

>> À regarder: la bande-annonce de "Nightwatchers"

Un déclic à la maison

Juliette de Marsillac connaît bien le village de Montgenèvre, où son grand-père possédait un chalet. Un jour, elle reçoit un flyer dans sa boîte aux lettres indiquant qu’un jeune homme était mort de froid en ayant tenté de traverser la frontière. "Aucune voiture ne s’était arrêtée pour l’aider. Il est mort de froid au bord de la route. C’est à ce moment-là que je me suis dit qu’il fallait que j’aille voir ce qu’il se passait la nuit dans la montagne", se souvient la réalisatrice, interrogée par la RTS.

Elle décide alors de poser des questions aux villageois, s’inscrit en tant que bénévole et commence, elle aussi, à faire des maraudes. "Je voulais faire un film sensoriel, qui aide à faire ressentir la violence de ce passage de frontière." Au bout de quatre ans de travail, le film est terminé.

Nombreux enjeux autour de la frontière

La première séquence du film montre les membres de l’organisation Médecins du monde, des volontaires tentant de venir en aide à un groupe de migrants exténués et des migrants escortés par la police. Il est difficile pour chacun et chacune de faire son travail, le dialogue avec les forces de l’ordre semblant parfois impossible. "Cette première séquence permet de découvrir toutes les forces en présence: les exilés, les forces de l’ordre, Médecins du monde et les maraudeurs", indique Juliette de Marsillac. Les spectateurs et spectatrices comprennent ainsi immédiatement les enjeux qui se jouent autour de la frontière.

"Nightwatchers" contient beaucoup de témoignages de volontaires et de maraudeurs qui racontent leurs expériences en France et ailleurs, recueillis pendant la nuit. Une infirmière parle en chuchotant de son vécu en Croatie alors qu’elle venait en aide à des migrants. Si les maraudeurs ne font rien d’illégal, la possibilité d’un faux-témoignage de la police existe. "L’un des risques est celui d’être accusé d’aide au passage de la frontière. Or, les maraudeurs attendent du côté français. Ils n’aident jamais à traverser la frontière et ne s’en approchent pas."

Le documentaire montre aussi les séquelles psychologiques de ses protagonistes. Des peines que partage la réalisatrice, qui a terminé le film en quatre ans. "Les personnages de mon film, principalement des jeunes femmes maraudeuses, relaient ce que j’ai pu ressentir. Je partage leur indignation et leur rage", conclut Juliette de Marsillac.

Propos recueillis par Aleksandra Planinic - RTS Culture


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