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COP27 : L’agriculture est une des principales victimes du changement climatique

 

Le secteur de l’agriculture doit s’adapter au plus vite : non seulement pour assurer la sécurité alimentaire mondiale, mais aussi parce qu’il constitue un levier important de baisse des émissions mondiales de gaz à effet de serre, rappellent la sociologue Marie Hrabanski et le politiste Gilles Massardier dans une tribune au « Monde ».

L’agriculture a longtemps été absente des négociations internationales sur le climat. Il a fallu attendre l’action commune de Koronivia, adoptée lors de la COP23 en 2017, pour que les questions agricoles et d’alimentation soient intégrées dans les négociations climatiques internationales.

Ce processus devait s’achever à Glasgow (Ecosse) en 2021, mais les parties prenantes ont décidé de reculer d’un an l’échéance, afin de consolider techniquement cet enjeu. La COP27, qui se tient en ce moment en Egypte, à Charm El-Cheikh, est donc particulièrement attendue.

Un environnement institutionnel

D’une part, le sommet doit permettre la mise en place d’un objectif mondial sur l’adaptation, dans un contexte particulièrement tendu entre les pays du Sud et les pays développés.

D’autre part, les parties devront prendre des engagements sur leur secteur agricole, leurs forêts et leurs sols. L’enjeu des travaux de la prochaine COP est donc pour les Etats de construire un environnement institutionnel (organes, finances, instruments d’intervention) efficient, promouvant des systèmes agricoles et alimentaires adaptés au défi climatique.

D’après les derniers travaux du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), l’agriculture et les systèmes alimentaires représentent 37 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES), en incluant la déforestation (GIEC, 2022). Dans le même temps, les terres agricoles, via la végétation et les sols, sont un puits de carbone important, séquestrant 29 % des émissions totales de gaz à effet de serre.

Le secteur possède en outre un potentiel élevé de réduction de ses propres émissions (75 %). Il peut dès lors constituer un levier pour le développement de stratégies de captage et d’atténuation des GES. Enfin, et surtout : l’agriculture est une des principales victimes du changement climatique, essentiellement dans les pays tropicaux et dans les pays du pourtour méditerranéen.

Par Marie Hrabanski et  Gilles Massardier - Le Monde

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