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Pièces détachées des smartphones : trois ans après le vote de la loi antigaspillage, où en est-on ?

 

Les fabricants peinent à fournir les pièces détachées qu’ils ont pourtant l’obligation de mettre en circulation afin que les smartphones puissent être réparés. Apple en particulier.

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« Les pièces détachées sont mon plus gros souci. » Dans sa petite boutique de réparation d’un blanc immaculé, non loin du périphérique parisien, Nadir Bouhania se désole : « Certaines ne sont disponibles que sous deux semaines, les clients refusent alors toujours de réparer. D’autres ne sont pas disponibles du tout. »

Sans pièces détachées, les smartphones défectueux sont remplacés le plus souvent par un appareil neuf. Afin d’éviter ce gâchis, la loi antigaspillage pour une économie circulaire (AGEC) a été votée en janvier 2020. Le texte a donné naissance un an plus tard à l’indice de réparabilité, une étiquette bien visible en magasin, attribuant une mauvaise note aux smartphones dont les pièces détachées sont introuvables. L’objectif : inciter les fabricants à améliorer notamment la disponibilité de ces dernières. Il a également débouché en janvier 2022 sur une obligation ferme : les constructeurs doivent mettre à disposition des réparateurs une dizaine de pièces pendant cinq ans pour les mobiles commercialisés depuis 2022.

Pour quelles améliorations ? « Aucune », selon Nadir Bouhania. « La disponibilité des pièces ne s’est pas améliorée pour les smartphones sortis en 2022 », abonde Aldric Meneghel, fondateur d’Utopya, un gros distributeur travaillant surtout avec les réparateurs indépendants. Rares en effet sont les modèles de smartphones pour lesquels toutes les pièces sont à disposition chez les fournisseurs du genre. Peuvent manquer, par exemple, les boutons, le haut-parleur ou la vitre du dos, des pièces pourtant bien susceptibles de casser. Heureusement, l’écran et la batterie, pièces les plus fragiles, sont plus souvent disponibles. Mais c’est loin d’être systématique, surtout quand le smartphone ne s’est pas beaucoup vendu ou qu’il n’est plus tout jeune.

Mal lotis, les indépendants sont pourtant un facteur-clé dans la difficile équation de la réparation des smartphones : ils forment un maillage de milliers de boutiques en France. On les oppose classiquement aux réparateurs affiliés comme Save et WeFix, qui, dans une partie de leur réseau au moins, accèdent plus facilement aux pièces grâce à leurs partenariats avec certains gros constructeurs, mais dont la couverture du territoire est limitée à quelques centaines de boutiques.

Par Nicolas Six - Le Monde

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