Alors que les dirigeants mondiaux se réunissent cette semaine à Glasgow pour la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP26), jamais les enjeux n’ont paru plus importants.
Qu’il s’agisse de forêts en feu, de villes surchauffées lors de canicules, de terres agricoles desséchées ou de littoraux dévastés par les tempêtes, la crise climatique fait de plus en plus de ravages sur les vies et les moyens de subsistance de personnes dans le monde entier. Et à moins que les gouvernements ne fassent rapidement preuve d’audace pour réduire massivement les émissions de gaz à effet de serre, la situation pourrait empirer de manière inimaginable.
Dans les années à venir, l’élévation du niveau de la mer et les pénuries massives de vivres menacent de provoquer le déplacement de centaines de millions de personnes. Les conflits relatifs à des ressources en voie de raréfaction pourraient se multiplier de façon exponentielle, ouvrant la voie à la violence, au nationalisme virulent, à la xénophobie et à l’autoritarisme. La capacité des États à protéger les droits des populations les plus vulnérables pourrait être mise à rude épreuve et, dans de nombreux endroits, même brutalement interrompue.
Notre capacité à éviter cet avenir dystopique dépendra probablement, dans une large mesure, de ce que les gouvernements font pour protéger les droits des personnes aujourd’hui. Pour préserver les forêts tropicales du monde – qui jouent un rôle crucial dans le stockage du carbone – les États doivent défendre les droits des peuples autochtones et des communautés locales qui sont parmi leurs gardiens les plus dévoués et efficaces.
Une jeune manifestante brandissait un placard avec le message « COP26 One last chance » (« COP 26 Une dernière chance ») lors d’un rassemblement de jeunes militants dans le cadre du mouvement « Fridays for Future », à Milan, en Italie, le 1er octobre 2021.Click to expand Image
Pour mettre fin à l’utilisation du charbon – responsable de 30 % des émissions de gaz à effet de serre – les États devraient empêcher les mines de charbon et les centrales électriques d’empoisonner l’air et l’eau des populations locales à l’aide de réglementations qui protègent leur droit à un environnement sain, tout en augmentant les coûts du charbon par rapport à des énergies plus propres.
Pour s’assurer que les élus et les géants de l’industrie répondent aux attentes de l’opinion publique vis-à-vis d’une action climatique plus ambitieuse, les États doivent veiller au respect des droits des personnes partout à travers le monde, en particulier des jeunes militants de plus en plus nombreux qui dénoncent l’urgente nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de protéger les populations à risque.
La COP26 devrait donner lieu à de nouveaux engagements importants de la part des plus importants pays émetteurs au monde, tout en laissant des questions cruciales sans réponse. Les gouvernements s’engageront à soutenir les efforts de lutte contre la déforestation, mais interdiront-ils l’importation des produits agricoles qui entraînent la destruction des plus grandes forêts tropicales du monde ? Certains se prononceront en faveur de la suppression graduelle des financements publics internationaux pour les combustibles fossiles – mais combien ? Et mettront-ils également fin aux subventions nationales pour les combustibles fossiles qui compromettent leurs propres efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre à domicile ? Certains promettront probablement des milliards à l’appui du financement climatique des politiques climatiques des pays en développement, mais prendront-ils des mesures pour garantir que ce soutien bénéficie aux personnes les plus vulnérables ?
Alors que les dirigeants du monde entier se penchent sur ces questions à Glasgow cette semaine, ils doivent prendre conscience que la crise climatique est une crise des droits humains et que la protection de ces mêmes droits conditionne la réussite des efforts internationaux pour la résoudre.
Freedom1 - Human Rights Watch
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