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George Floyd victime d’une « force létale » disproportionnée

 Jody Stiger, policier à Los Angeles, a estimé que Derek Chauvin n’avait pas employé une force « proportionnelle au niveau de résistance » de George Floyd.

Le procès de Derek Chauvin, le policier blanc accusé d'avoir tué George Floyd, se poursuit à Minneapolis. Les témoins et experts défilent à la barre. Mercredi, c'était au tour de Jody Stiger, policier à Los Angeles et spécialiste de l'usage de la force dans la police, d'intervenir. Il a estimé que Derek Chauvin avait employé une « force létale » disproportionnée lors de l'arrestation de George Floyd. Immobilisé, le cou bloqué par le genou du policier, le quadragénaire afro-américain « était allongé sur le ventre, il était menotté, il n'essayait pas de s'échapper ni de résister », a expliqué Jody Stiger.

« Un policier ne peut utiliser qu'un niveau de force proportionnel à la sévérité du crime ou au niveau de résistance d'un individu face aux policiers », a-t-il expliqué, au regard du code de procédure de la police de Minneapolis. L'expert a admis que George Floyd, menotté, avait dans un premier temps résisté en refusant de s'asseoir à l'arrière d'un véhicule de police, au motif qu'il était claustrophobe. Mais une fois à terre, il avait rapidement cessé de se débattre et les policiers auraient dû l'installer sur le côté ou en position assise, une consigne nationale en vigueur dans la police depuis deux décennies, selon lui.

Pour le chef de la police de Minneapolis, Derek Chauvin a « violé les règles »

Interrogé par Eric Nelson, l'avocat de l'accusé, Jody Stiger a toutefois admis que l'usage de la force dans certaines situations « peut apparaître horrible pour le public » même s'il « est légal selon les lois de l'État ». Mais il a écarté l'hypothèse, régulièrement avancée par la défense, selon laquelle les passants qui interpellaient le policier de plus en plus ouvertement à mesure que George Floyd sombrait dans l'inconscience représentaient une « menace » qui aurait pu « détourner son attention » de l'état de santé de l'Afro-Américain.

Lundi, le chef de la police de Minneapolis, Medaria Arradondo, avait accablé son ancien agent, déclarant qu'il avait « violé les règles » et « les valeurs » de la police lors de l'interpellation. Et la semaine dernière, Richard Zimmerman, policier depuis 25 dans la grande ville du nord des États-Unis, avait fustigé un usage de la force « tout simplement injustifié » et « absolument pas nécessaire ».

Derek Chauvin, 45 ans, est accusé d'avoir tué George Floyd le 25 mai 2020 à Minneapolis en maintenant son genou sur son cou pendant plus de neuf minutes, un drame qui a suscité une vague historique de colère contre le racisme aux États-Unis. Il plaide non coupable, affirmant avoir suivi une procédure conforme à sa formation pour maîtriser un suspect récalcitrant, tandis que son avocat assure que le quadragénaire noir, qui soignait une addiction à la drogue, est mort d'une overdose.

Une nouvelle épreuve attend la famille de George Floyd

Appelées dans l'après-midi à la barre par l'accusation, deux membres de la police scientifique du Minnesota ont confirmé que des cachets contenant de la méthamphétamine et du fentanyl, un puissant opiacé, avaient été retrouvés dans la voiture de George Floyd et, plus surprenant, dans la voiture de police dans laquelle il avait refusé de s'installer. Une des pilules, retrouvée à côté d'une des baskets du quadragénaire que les policiers lui avaient ôtées pendant qu'il se débattait à terre, portait des traces de son ADN.

Le procès est également suivi par les proches de George Floyd, qui assistent tour à tour aux audiences. « Chaque fois que j'entre dans la salle, je vois mon frère mourir, encore et encore », a raconté Philonise Floyd dans l'édition du quotidien local StarTribune publiée mercredi, en évoquant les images chocs de l'arrestation régulièrement montrées comme pièces à conviction. Il a souligné que la famille « se prépare » pour supporter la vue des photos de l'autopsie qui devraient accompagner les prochains témoignages des experts médicaux.

Les débats devraient se poursuivre encore environ deux semaines. Le verdict des jurés dans ce procès hors norme n'est pas attendu avant fin avril. Derek Chauvin encourt au moins 40 ans de réclusion. Les trois autres policiers impliqués dans la mort de George Floyd seront eux jugés pour complicité de meurtre en août.

Freedom1 Opinions / AFP 

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