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De 1967 à 2020, le destin suspendu à Israël de la Cisjordanie


Foncer ou temporiser? Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu peut, dès mercredi, donner la mesure de son projet controversé d'annexion de pans du territoire palestinien de Cisjordanie.
Israël a annexé Jérusalem-Est en 1967, puis le plateau syrien du Golan en 1981. Le pays écrira-t-il en 2020 une nouvelle page de son histoire en décrétant "israélienne" une partie de la Cisjordanie occupée?
Selon l'accord entre BenjaminNetanyahu et son ex-rival électoral Benny Gantz, leur gouvernement d'union doit se prononcer à partir du 1er juillet sur l'application du plan du président américain Donald Trump pour le Proche-Orient, qui prévoit surtout l'annexion de colonies et de la vallée du Jourdain en Cisjordanie. Mais des ministres israéliens ont temporisé en estimant qu'aucune annonce ne serait faite ce jour.
Quoi qu'il en soit, la question reste si Benjamin Netanyahu optera, s'il va de l'avant, pour une approche maximaliste en décidant du rattachement de la vallée du Jourdain et d'une centaine de colonies juives, ou pour l'approche minimaliste en visant une poignée de colonies?
"Fenêtre de tir"
Le Premier ministre, proche allié de Donald Trump, bénéficie d'une "fenêtre" de tir de quelques mois. Car une victoire en novembre à la présidentielle des Etats-Unis du démocrate Joe Biden, hostile à l'annexion, pourrait anéantir l'appui américain à ce projet condamné par les Palestiniens et critiqué par l'Union européenne, l'ONU et plusieurs pays arabes.
Benjamin Netanyahu a discuté mardi à Jérusalem avec Avi Berkowitz, conseiller spécial de Donald Trump, et David Friedman, ambassadeur américain en Israël, de la "souveraineté" israélienne en Cisjordanie, terme utilisé par l'Etat hébreu pour évoquer l'annexion. Il a dit "travailler ces jours-ci" sur ce sujet et qu'il continuerait "dans les prochains jours", sans autre précision.
Les Palestiniens, qui étrillent le plan Trump, ont appelé à des manifestations mercredi dans la vallée du Jourdain, à Ramallah, siège de l'Autorité palestinienne en Cisjordanie, et dans la bande de Gaza, enclave contrôlée par les islamistes palestiniens du Hamas.
Toute annexion, sans pourparlers de paix au préalable, serait une "déclaration de guerre", a averti la semaine dernière le Hamas qui cherche à manifester son opposition au projet mais sans chercher une nouvelle confrontation, selon des analystes. Ce mouvement islamiste et Israël se sont livré trois guerres depuis 2008.
Nous n'allons pas nous asseoir à une table de négociations où sont proposés l'annexion ou le plan Trump car il ne s'agit pas là d'un plan de paix, mais d'un projet pour légitimer l'occupation
Saëb Erakat, négociateur des Palestiniens
Les Palestiniens tentent de rallier des appuis contre le projet israélien qui fait voler en éclats, selon eux, les accords d'Oslo prévoyant une solution "à deux Etats", un Etat palestinien indépendant et viable aux côtés d'Israël. Or depuis la signature de ces accords en 1993, la population dans les colonies juives en Cisjordanie, jugées illégales par le droit international, a plus que triplé pour dépasser aujourd'hui les 450'000 Israéliens vivant en parallèle de quelque 2,8 millions de Palestiniens. Ils se disent prêts à relancer des négociations avec les Israéliens mais pas sur les bases du plan Trump, selon un texte remis au Quartette (Union européenne, ONU, Russie et Etats-Unis).

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