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États-Unis : La Commission des droits inaliénables ne devrait pas hiérarchiser les droits

La Commission des droits inaliénables du Département d’État américain devrait honorer les engagements internationaux des État-Unis envers les droits humains, et non pas utiliser la liberté de religion comme paravent pour permettre des violations des droits des femmes, des filles et des personnes LGBTQ, ont déclaré le 01.05.2020, dans une lettre adressée à cette Commission, 167 activistes et organisations de défense des droits humains de premier plan répartis dans 28 pays. 
La Commission des droits inaliénables (« Commission on Unalienable Rights ») est un organe consultatif créé en juillet 2019 par Michael Pompeo, le Secrétaire d’État américain, pour conseiller le gouvernement sur les questions relatives aux droits humains dans la politique étrangère américaine. Elle a suscité, parmi les experts, l’inquiétude que les États-Unis cherchent à réécrire unilatéralement des obligations en matière de droits humains qui ont été acceptées et à créer une hiérarchie parmi les droits.
Le Centre des droits reproductifs, Human Rights Watch, la Coalition internationale pour la santé des femmes (CISF) et d’autres organisations et activistes du monde entier ont déclaré que la Commission devrait prioriser le droit de chacun à la santé et au bien-être, sans discrimination, et reconnaître que les droits reproductifs sont clairement établis en droit international. Ces droits sont essentiels pour la dignité et le bien-être des individus et ne devraient pas être traités comme s’ils étaient moins dignes de protection que d’autres droits humains.
« L’administration Trump a régulièrement utilisé la liberté de religion comme outil de discrimination à l’encontre des femmes, des filles et des personnes LGBTQ », a déclaré Françoise Girard, présidente de la CISF. « La Commission des droits inaliénables n’est qu’une tentative cynique de créer une hiérarchie parmi les droits et de dénier leurs droits fondamentaux aux personnes les plus marginalisées du monde. Cette politisation des droits humains internationaux constitue un dangereux précédent et ne peut qu’encourager les gouvernements répressifs à travers le monde à trier et à choisir parmi les obligations relatives aux droits humains en se basant sur leur idéologie politique – évolution qui aurait de graves conséquences pour les femmes et les filles. »
La Commission sert, selon les propres mots du secrétaire d’État Pompeo, à distinguer entre les droits « inaliénables » et les droits prétendument optionnels – signe inquiétant des objectifs de la Commission. Ces craintes sont renforcées par la nomination au sein de la Commission de personnes réputées pour s’être opposées depuis longtemps à l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive, aux droits des femmes et à ceux des personnes lesbiennes, gay, bisexuelles, transgenres et queers. Les premières réunions publiques de la Commission n’ont pas atténué les inquiétudes, les commissaires ayant à plusieurs reprises souligné la primauté de la liberté de religion sur les autres droits.
Blog Freedom1/hrw.org

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