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Littérature et épidémie : le vaccin des dystopies

Les romans de fin du monde par catastrophes sanitaires et autres contagions fatales nous ont-ils préparés au pire ? A tout le moins à (sur) vivre, ensemble.
Imaginer les périodes de trouble et – parfois – de reconstruction a souvent été l’apanage de la science-fiction d’anticipation, et une occasion pour elle de montrer que la littérature de genre, si souvent prémonitoire, est une indispensable vigie. Ainsi en est-il des scénarios liés au réchauffement climatique, qu’elle traite au moins depuis 1964, année de parution de Sécheresse, du Britannique J. G. Ballard (Casterman, 1975). Ou encore à propos des virus, épidémies et catastrophes sanitaires de toute sorte, objets d’une vaste bibliographie de la contagion, qui s’est richement étoffée depuis deux décennies.
Mieux, ce pan de la littérature dystopique est devenu à la fois mainstream et mondialisé, la fiction épidémique d’anticipation essaimant dans l’audiovisuel, le jeu vidéo, la bande dessinée… Rappelons que la série télévisée The Walking Dead – dans laquelle une mystérieuse épidémie transforme les humains en zombies – est l’adaptation d’une série de romans graphiques de Robert Kirkman (Delcourt, 2007-2019), et que le film à succès World War Z (2013), bâti sur le même schéma, était à l’origine un roman d’horreur de Max Brooks (Calmann-Lévy, 2009).
Zombies et vampires, des épouvantails
Dans la même lignée infectieuse – par morsure, cette fois –, les romans de la série La Communauté du Sud, de Charlaine Harris (J’ai lu, 2005-2014), adaptée pour la télévision sous le titre True Blood, ou ceux de la série de Richelle Mead Vampire Academy (Castelmore, 2010-2012) se sont arrachés à des millions d’exemplaires et ont fait le tour du monde. Pour folkloriques qu’ils soient, zombies et vampires ne sont que des épouvantails sur lesquels projeter des inquiétudes propres à l’époque : catastrophe nucléaire, guerre bactériologique, fuite accidentelle d’un virus cultivé en laboratoire, acte de justice immanente contre les excès de prédation environnementale des sociétés humaines…
Par Macha Séry - lemonde.fr

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