Pour Myra Frapier Saab, docteur en histoire du Moyen-Orient, dans une tribune au « Monde », le mouvement de contestation au Liban traduit le besoin d’une refonte systémique du pays.
Tribune. Depuis le mois d’octobre 2019, courageusement, avec le désespoir de celui qui n’a plus rien à perdre, le pays a engagé une lutte contre l’oligarchie en place depuis plus de soixante ans. Appauvrie, soumise à une crise bancaire sans précédent, la population dénonce une corruption endogène, mère nourricière du « miracle libanais » autre nom de l’ultra-libéralisme sauvage.
Tout au long de ces dernières semaines, les manifestants ont demandé un changement de cap radical. On aimerait espérer que le nouveau gouvernement libanais réponde à leurs aspirations profondes. Une chose est sûre : s’il ne fait pas rapidement ses preuves, ce gouvernement sera balayé, comme l’a été celui de Saad Hariri en octobre dernier.
Seul un gouvernement composé d’experts totalement indépendants et incorruptibles pourra répondre à la crise libanaise. C’est à cette seule condition que le pays pourra ensuite s’appuyer sur ses ressources propres et sur l’aide internationale – dont les accords Cedre (conférence économique pour le développement du Liban par les réformes et avec les entreprises, en 2018) pour reconstruire un Etat laïc, des services publics efficaces, des droits civiques garants d’une véritable démocratie.
Tourner la page du Pacte National de 1943 révisé à Taëf en 1989
La période de tâtonnement nécessaire à la mutation risque d’être longue. On ne transforme un dysfonctionnement structurel en un programme politique novateur et consensuel en un claquement de doigts. Et malgré l’immense travail qu’il reste à faire, malgré l’anxiété qui se propage chez les Libanais du Liban (quatre millions) et ceux de la diaspora (dix millions) il est trop tard pour revenir en arrière. L’inaction, la passivité, sont encore plus risqués que la révolution.
Tribune. Depuis le mois d’octobre 2019, courageusement, avec le désespoir de celui qui n’a plus rien à perdre, le pays a engagé une lutte contre l’oligarchie en place depuis plus de soixante ans. Appauvrie, soumise à une crise bancaire sans précédent, la population dénonce une corruption endogène, mère nourricière du « miracle libanais » autre nom de l’ultra-libéralisme sauvage.
Tout au long de ces dernières semaines, les manifestants ont demandé un changement de cap radical. On aimerait espérer que le nouveau gouvernement libanais réponde à leurs aspirations profondes. Une chose est sûre : s’il ne fait pas rapidement ses preuves, ce gouvernement sera balayé, comme l’a été celui de Saad Hariri en octobre dernier.
Seul un gouvernement composé d’experts totalement indépendants et incorruptibles pourra répondre à la crise libanaise. C’est à cette seule condition que le pays pourra ensuite s’appuyer sur ses ressources propres et sur l’aide internationale – dont les accords Cedre (conférence économique pour le développement du Liban par les réformes et avec les entreprises, en 2018) pour reconstruire un Etat laïc, des services publics efficaces, des droits civiques garants d’une véritable démocratie.
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La période de tâtonnement nécessaire à la mutation risque d’être longue. On ne transforme un dysfonctionnement structurel en un programme politique novateur et consensuel en un claquement de doigts. Et malgré l’immense travail qu’il reste à faire, malgré l’anxiété qui se propage chez les Libanais du Liban (quatre millions) et ceux de la diaspora (dix millions) il est trop tard pour revenir en arrière. L’inaction, la passivité, sont encore plus risqués que la révolution.
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