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#CAN2019 : la consécration des sélectionneurs locaux

Qu'il s'agisse d'Aliou Cissé (Sénégal) ou de Djamel Belmadi (Algérie), le vainqueur de la CAN 2019 sera forcément un sélectionneur africain. Un beau signal pour le foot africain.
La finale 2019 de la Coupe d'Afrique des nations aura une saveur toute particulière puisqu'elle mettra aux prises deux effectifs qui comptent à leur tête deux entraîneurs locaux : Djamel Belmadi et Aliou Cissé. Les deux hommes ont réussi le pari de mener leur équipe respective jusqu'en finale de la CAN, confirmant ainsi la tendance portée sur les entraîneurs locaux. Il faut remonter à 1998 et la rencontre opposant l'Afrique du Sud à l'Égypte sur les terres burkinabè pour retrouver la trace de deux entraîneurs nationaux sur les bancs d'une finale (le Sud-Africain Jomo Sono et l'Égyptien El-Gohary). Ce 28 février 1998, les Pharaons remportaient leur quatrième titre continental (victoire 2-0). Coup de projecteur sur deux entraîneurs qui révolutionnent le football africain.

Aliou Cissé et Djamel Belmadi sur le toit de l'Afrique

Les deux gamins de Champigny-sur-Marne auraient-ils pu un jour imaginer se retrouver en finale de la Coupe d'Afrique des nations au Caire, à 5 000 kilomètres de là où tout a commencé pour eux ? Nés la même année (1976) à un jour d'intervalle : le 24 mars pour Cissé, le 25 pour Belmadi, les deux amis d'enfance ont grandi à quelques pâtés de maisons l'un de l'autre. La suite de l'histoire, tout le monde la connaît. Tous deux passés par le Paris Saint-Germain, les deux joueurs peuvent se targuer d'avoir eu une carrière footballistique plus qu'honorable. Pourtant, jamais ils ne joueront ensemble. Mais c'est sur les bancs du stade international du Caire que le tant attendu duel fratricide entre les deux entraîneurs atteindra son paroxysme.
Comme entraîneur, Djamel Belmadi a d'abord récité ses gammes sur les bancs du Qatar, aussi bien en club qu'en sélection. Huit années marquées par le sceau du succès : deux titres de champion du Qatar (2017 et 2018), deux coupes du Qatar (2016 et 2018) et une Coupe Crown Prince (2018) avec le club d'Al-Duhail, un titre de champion d'Asie de l'Ouest avec l'équipe B du Qatar (2013) et la Coupe du Golfe des nations avec l'équipe première qatarie (2014). Mais c'est en arrivant à la tête des Fennecs et en réussissant son pari algérien que Djamel Belmadi se révèle aux yeux du monde entier et inscrit son nom dans la liste des grands entraîneurs du continent africain.
De son côté, Aliou Cissé aura connu son heure de gloire avec le Sénégal avec qui il a atteint les quarts de finale de la Coupe du monde 2002 et la finale de la CAN la même année. Retraité des terrains en 2009, l'ex-joueur du PSG retrouve la bannière sénégalaise et est promu au poste d'adjoint de Karim Séga Diouf, entraîneur de l'équipe nationale olympique en 2012. En 2015, il est nommé sélectionneur de l'équipe à des Lions de la Téranga en succédant au Français Alain Giresse.
L'extinction des sorciers blancs
Depuis la création de la CAN en 1957, les coachs non africains ont longtemps été privilégiés par les fédérations. Sur les 24 équipes qui ont disputé la 32e édition de la Coupe d'Afrique des nations en Égypte, près des deux tiers comptaient à leur tête un sélectionneur étranger (14 sur 24). Une tradition du « sorcier blanc » qui perdurait malgré l'émergence des sélectionneurs locaux. Pourtant, si l'on jette un coup d'œil aux statistiques, les marabouts africains comptent quasiment autant de victoires que leurs homologues sorciers blancs : 15 contre 16 lors des 31 précédentes éditions de la CAN. Et cette année, ceux qui avaient préféré miser sur des compétences extérieures ont complètement manqué leur pari.
De quatre entraîneurs locaux à la CAN au Gabon en 2017, le nombre de techniciens du cru est passé à 10 lors de la présente édition en Égypte – soit plus d'un tiers des coachs de la compétition. De plus en plus, les fédérations africaines font confiance aux entraîneurs africains, de mieux en mieux formés et de plus en plus performants. Si le premier marabout de l'histoire n'est autre que Merlin l'enchanteur dans la forêt de Brocéliande, il semblerait que ses disciples marabouts et féticheurs africains aient (enfin) pris leur revanche. Cameroun, Maroc, Égypte, Tunisie, Nigeria, voilà autant de grandes nations du football africain qui avaient décidé d'opter pour des entraîneurs « non africains » cette année. Et aux vues de leurs résultats, s'en mordent les doigts aujourd'hui. Terminé donc le mythe du sorcier blanc, tel Claude Leroy, Henri Michel, Philippe Troussier, Hervé Renard, Alain Giresse et autres, qui d'un coup de baguette magique offrait à leur équipe africaine un trophée continental. Avec les récents succès d'Aliou Cissé et de Djamel Belmadi, une chose est certaine : les fédérations nationales africaines réfléchiront davantage à la nécessité de donner plus de chances aux compétences locales.
 Par Guillaume Paret - lepoint.fr

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