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L’#Iran lance un compte à rebours en vue de son retrait de l’accord sur le nucléaire

Répondant de façon mesurée à la pression américaine, Téhéran cesse de respecter deux clauses de l’accord et lance un ultimatum aux Européens.
Gagner du temps, encore et encore. L’Iran a renoncé, mercredi 8 mai, à respecter deux clauses de l’accord international sur son programme nucléaire, un an exactement après que Washington a dénoncé ce texte. Le geste est symbolique : il répond pour la première fois sur le terrain nucléaire à la pression américaine, qui s’exerce comme jamais sur le pays. En portant un coup de canif à l’accord de Vienne, le principal succès de désarmement de la décennie, Téhéran lance un compte à rebours en vue de son propre retrait. Il le veut cependant lent et réversible.
Première étape : à compter du 8 mai, Téhéran ne limite plus ses stocks d’uranium faiblement enrichi et d’eau lourde. L’accord de juillet 2015 l’autorise à produire et à conserver un maximum de 300 kg d’uranium enrichi à moins de 3,67 % (loin du seuil de 90 % pour un usage militaire), et de 13 tonnes d’eau lourde, un matériau utilisé pour refroidir un réacteur nucléaire. Par cette mesure somme toute mineure, Téhéran prend acte des sanctions imposées le 5 mai par Washington, qui lui interdisent d’exporter sa production d’eau lourde vers Oman, et de vendre son uranium enrichi en Russie, en échange de concentré non raffiné (yellowcake), comme le prévoit l’accord.
L’Agence internationale de l’énergie atomique n’a cessé de confirmer, depuis 2015, que l’Iran respecte ses obligations et le président Hassan Rohani a pris soin, mercredi, d’inscrire encore cette décision dans le cadre de Vienne. « Nous avons estimé que l’accord nucléaire avait besoin d’une opération chirurgicale, et que les soins palliatifs administrés durant l’année écoulée avaient été inutiles,a affirmé M. Rohani, dans un discours à la télévision d’Etat. Cette opération a pour but de sauver l’accord, pas de le détruire. »  Le texte prévoit bien une telle entorse de la part de Téhéran, en cas de non-levées des sanctions internationales, ainsi qu’un mécanisme de résolution des différends.
Par Louis Imbert - lemonde.fr

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