En flirtant avec la pop ou les musiques du monde, la batteuse dessine une identité métisse fascinante.
On l'a découverte voici une dizaine d'années alors qu'elle accompagnait le guitariste manouche Christian Escoudé. Une jeune femme derrière des fûts de batterie, il avait de quoi intriguer. Puis c'est aux côtés des chanteuses Melissa Laveaux et Jeanne Added, ou de géants du jazz tel Archie Shepp, qu'on a entendue Anne Paceo, quand ce n'était pas pour ses propres projets. Preuve que la demoiselle a l'art de ne pas se laisser enfermer dans des cases.
Le quatrième album d'Anne Paceo, 34 ans, est baptisé Bright Shadows. Il se révèle aussi déroutant que le bel oxymore qui lui sert de titre. De prime abord on pense avoir affaire à de la pop, tant les voix occupent une place centrale. Elles sont autant utilisées comme motifs mélodiques que comme éléments de textures (le splendide empilement de strates vocales sur Contemplation). Mais ce serait trop simple. Les structures sont trop singulières, les mouvements harmoniques trop sophistiqués, sans compter ces espaces d'improvisation (synthétiseurs, guitare, saxophone) qui jaillissent au milieu d'un morceau.
Une certaine science du contraste parcourt le disque : l'opposition entre le timbre pop distingué de Florent Mateo et les intonations soul d'Ann Shirley (les voix principales conviées par Paceo), entre des plages trépidantes et d'autres contemplatives, en fonction de la présence ou de la disparition de la section rythmique menée tambour battant par Paceo. Une sorte de douce mélancolie, teintée d'onirisme, lie l'ensemble. La musicienne se nourrit de multiples mondes - Afrique de l'Ouest, Asie, Amériques - sans se réduire à aucun. Cette demoiselle ouvre les frontières du jazz contemporain à tous les vents.
Par Bertrand Bouard - lexpress.fr
On l'a découverte voici une dizaine d'années alors qu'elle accompagnait le guitariste manouche Christian Escoudé. Une jeune femme derrière des fûts de batterie, il avait de quoi intriguer. Puis c'est aux côtés des chanteuses Melissa Laveaux et Jeanne Added, ou de géants du jazz tel Archie Shepp, qu'on a entendue Anne Paceo, quand ce n'était pas pour ses propres projets. Preuve que la demoiselle a l'art de ne pas se laisser enfermer dans des cases.
Le quatrième album d'Anne Paceo, 34 ans, est baptisé Bright Shadows. Il se révèle aussi déroutant que le bel oxymore qui lui sert de titre. De prime abord on pense avoir affaire à de la pop, tant les voix occupent une place centrale. Elles sont autant utilisées comme motifs mélodiques que comme éléments de textures (le splendide empilement de strates vocales sur Contemplation). Mais ce serait trop simple. Les structures sont trop singulières, les mouvements harmoniques trop sophistiqués, sans compter ces espaces d'improvisation (synthétiseurs, guitare, saxophone) qui jaillissent au milieu d'un morceau.
Une certaine science du contraste parcourt le disque : l'opposition entre le timbre pop distingué de Florent Mateo et les intonations soul d'Ann Shirley (les voix principales conviées par Paceo), entre des plages trépidantes et d'autres contemplatives, en fonction de la présence ou de la disparition de la section rythmique menée tambour battant par Paceo. Une sorte de douce mélancolie, teintée d'onirisme, lie l'ensemble. La musicienne se nourrit de multiples mondes - Afrique de l'Ouest, Asie, Amériques - sans se réduire à aucun. Cette demoiselle ouvre les frontières du jazz contemporain à tous les vents.
Par Bertrand Bouard - lexpress.fr
La note de L'Express : 16/20
Bright Shadow, par Anne Paceo (Laborie Jazz Records). Le 24 à Nantes (Loire-Altantique), le 23 mai à Châteauroux (Indre)... Et en tournée.
Articles
0 comments :
Enregistrer un commentaire
التعليق على هذا المقال