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JO de Paris 2024 : la compétition test de natation dans la Seine annulée à cause de la pollution

 

Les fortes pluies des derniers jours seraient à l’origine de la pollution de la Seine, empêchant les athlètes de nager dans le fleuve en toute sécurité.

Après une ultime réunion nocturne à 4 heures du matin, dimanche 6 août, il a fallu se rendre à l'évidence : la qualité de la Seine n'est pas suffisante pour garantir la santé des athlètes devant participer à une épreuve de natation en eau libre prévue ce même jour. L'épreuve a donc été reportée. C'est un premier raté de taille pour la mairie de Paris et la France, à moins d'un an des débuts des Jeux olympiques de Paris 2024.

Car cette épreuve, qui comptait pour la Coupe du monde, était un premier test dans le format olympique de l'été prochain. Mais le comité d'organisation, la Ville de Paris et les fédérations sportives, entre autres, ont été contraints de renoncer à faire plonger les nageurs et nageuses depuis le pont Alexandre III, en plein cœur de la capitale : la qualité de l'eau était « en dessous des normes acceptables », dénoncent la Fédération française de natation (FFN) et World Aquatics (la fédération internationale).

Si cette dernière s'est dite « déçue que la qualité de l'eau entraîne l'annulation de cette Coupe du monde », la santé des athlètes « doit toujours être notre première priorité », a déclaré Husain Al-Musallam, son président, cité par le communiqué diffusé dimanche au petit matin.

Un nouveau test grandeur nature fin août

En cause, les importantes pluies qui sont se sont abattues sur Paris ces derniers jours, faisant déborder les égouts et ramenant les eaux usées dans le fleuve. Conséquence : le taux de présence de la bactérie Escherichia coli dépasse les limites imposées par World Aquatics, qui doivent être inférieurs à 1 000 UFC pour 100 ml. La dernière analyse d'eau remontant à 24 heures s'est établie à 1 300 UFC pour 100 ml.

Le comité d'organisation, la Ville de Paris et la préfecture de la région Île-de-France s'expliquent en mettant en avant les précipitations « exceptionnelles » des derniers jours. La préfecture avait pourtant pris un arrêté, le 27 juillet dernier, se basant sur 42 résultats d'analyses d'eau de juin et juillet, pour autoriser dans son principe la compétition.

« Malgré les améliorations constatées ces trois derniers jours, cette qualité est restée légèrement en dessous des niveaux établis par les autorités de santé publique et la World Aquatics, servant à protéger la santé des nageurs », a relevé pour sa part le comité d'organisation des JO de Paris, dans un communiqué dimanche matin. Celui-ci précise que « la qualité de l'eau continuera d'être surveillée attentivement, dans l'espoir confiant, sur la base des prévisions météorologiques actuelles, que des athlètes de haut niveau puissent participer à une compétition dans la Seine, lors du Test Event de triathlon et paratriathlon, prévu du 17 au 20 août ».

Une nouvelle déconvenue sur ce test de triathlon qui se tient dans une dizaine de jours serait préoccupante pour les organisateurs, mais aussi pour la Ville de Paris, dont la maire Anne Hidalgo promet de futures baignades dans la Seine dès 2025.

« Cela s'est joué à quelques heures »

Exprimant sa « déception », Pierre Rabadan, adjoint aux Sports de la mairie de Paris, a expliqué que cette annulation du test de natation pré-JO dans la Seine, en raison de la pollution du fleuve, s'était « jouée à quelques heures ».

« On saura demain [lundi] si finalement à l'instant T [c'est-à-dire au début de la compétition prévue dimanche à 7 h 30], la qualité de l'eau était baignable », a-t-il ajouté. « On a des relevés instantanés, mais qui ne font pas partie du process d'analyses de la fédération internationale qui nous disent qu'à date, ce matin, la qualité de l'eau était bonne et le chiffre était en dessous de 1 000 ».

Le plan B ? La Seine

Le scénario de pluie était redouté par tous les acteurs, et plusieurs chantiers sont en cours pour essayer de parer à ce type de problème. Parmi les chantiers de l'État et des collectivités, en vue de ces baignades, figurent notamment des ouvrages comme le bassin d'Austerlitz, encore en construction, qui va permettre de stocker des eaux pluviales (50 000 m3), et qui sera mis en fonctionnement en 2024.

La fédération internationale « comprend que des projets d'infrastructures seront terminés et apporteront une amélioration significative à la qualité de l'eau pour les JO l'année prochaine ». World Aquatics dit rester « enthousiaste » à l'idée de voir les nageurs participer à la course, en plein centre-ville.

Mais attention, a prévenu, en langage diplomatique, World Aquatics : « Il faut continuer à travailler avec Paris 2024 et les autorités locales pour s'assurer que des plans de contingences solides sont en place pour l'année prochaine ». Pierre Rabadan se veut rassurant. Il a assuré qu'« une fois que ces travaux seraient finis, on pourra réguler même des phénomènes exceptionnels comme celui auquel on est confronté » cet été.

Interrogée sur le fait de savoir si le comité d'organisation des JO (Cojo) allait revoir ses plans et prévoir un plan B pour l'an prochain, Brigitte Légaré, responsable des compétitions dans Paris Centre, a expliqué que pour cette compétition, qui se tiendra vers la fin des Jeux les 8 et 9 août, « une journée » est prévue pour les décaler en cas de problème. « Avec l'épisode historique qu'on vient d'avoir, on va regarder ce qu'on a mis en place, s'il y a des choses qu'on peut changer, améliorer », a-t-elle ajouté.

World Opinions  - AFP

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