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One Ocean Summit de Brest : les promesses salvatrices des algues rouges

 

ENTRETIEN. Invité du sommet de l’océan, Mounir Boulkout veut sensibiliser, ce vendredi, Emmanuel Macron au potentiel de ces organismes, notamment contre le Covid.

Il est l'un des invités phares du One Ocean Summit, consacré à la protection des océans, ces 9, 10 et 11 février à Brest. Mounir Boulkout, autoentrepreneur et maître ingénieur en chimie, a depuis ses jeunes années d'étudiant « l'amour des algues ». Et l'affirme : « demain, leur application pourra être infinie ». « Les algues, cela va au-delà de la thalassothérapie et de la pollution ! » aime à rappeler ce Toulonnais, qui a fondé, il y a plus de vingt ans, l'entreprise Selt Marine Group, emploie deux cents industriels et cultivateurs en Tunisie (80 hectares), à Zanzibar (200) et au Mozambique (1 000) et s'apprête à ouvrir deux nouvelles usines dans le sud-ouest de la France et à Mayotte.

Prônant un « modèle durable » et « vertueux », il transforme les algues rouges – choisies pour leur apport en supers sucres – en agents texturants naturels pour l'alimentation (confiseries, fromages, nappages…). Et a découvert, il y a quelques mois, qu'elles possédaient, aussi, des vertus antivirales et antibactériennes. « C'était magique ! » Une source d'espoir dans la lutte contre l'épidémie dont il dévoile, en exclusivité au Point, les derniers résultats.

Le Point : L'organisateur de ce sommet et ambassadeur français des Pôles, Olivier Poivre d'Arvor, tenait à votre présence au sommet de Brest, qui vise à amplifier l'action internationale en faveur de l'océan. En quoi votre travail constitue-t-il un espoir pour ce dernier ?

Mounir Boulkout : Je suis convaincu qu'en termes d'océan l'avenir réside dans le retour à la simplicité. Et le travail de Selt Marine Group qui repose sur la culture d'algues rouges est incontestablement simple ! On laisse, pour ainsi dire, faire « mère nature ». On récolte, après 45 jours en mer, l'algue dont on a placé la bouture sur une corde, puis on la fait sécher au soleil sans aucun agent chimique – nous sommes les seuls au monde à le faire ! – avant d'en extraire une poudre, que l'on retrouve ensuite dans nos assiettes. C'est simple, n'est-ce pas ? Et ce modèle est vertueux ! Il a le double avantage d'être bon et pour notre santé – les actifs destinés aux produits transformés sont ici naturels – et pour l'environnement. Car les algues répondent à de véritables enjeux maritimes : elles captent, via la photosynthèse, le carbone (entre 3 et 10 tonnes par hectare et par an), produisent de l'oxygène, réduisent de 30 % la force des vagues protégeant les côtes de l'érosion et contribuent à la baisse de l'acidité de l'océan, responsable de la destruction des coraux. Pour toutes ces raisons, travailler demain, à plus grande échelle, avec les algues est un enjeu majeur !

Vous devez vous entretenir, vendredi, avec le président de la République Emmanuel Macron. Qu'attendez-vous de cet échange ?

Il est quasiment certain qu'aucun conseiller du président ne lui parle jamais de l'impact positif des ingrédients naturels issus des algues, alors j'aimerais d'abord l'éclairer sur le sujet. Mais j'attends aussi, bien sûr, qu'il nous aide dans cette démarche. Il serait fantastique qu'il prenne des engagements pour encourager les petites entreprises comme Selt Marine Group, qui ne pèsent rien face aux lobbys de l'agroalimentaire et garantissent la traçabilité et la visualisation de leurs produits au consommateur. Il faut que le régulateur – et cela passe notamment par l'étiquetage des produits – avantage ces produits vertueux. Je veux croire que si le sujet est pris à bras-le-corps par les politiques et les consommateurs, on assistera à un big bang d'algues !

Le spray nasal aux algues rouges dont vous êtes à l'origine – avec le laboratoire autrichien « Marinomed » qui vous a approché il y a quelques mois – devrait aussi l'intéresser. Pensez-vous que cette innovation pourrait signer la fin du Covid ?

Nous ne sommes, hélas, pas encore sortis de l'épidémie, alors le sujet sera aussi au centre de nos discussions. Sans compter que j'ai une annonce à lui faire et que je vous confie ici : la dernière étude clinique en date a prouvé son efficacité sur Omicron ! Trois applications par jour de ce spray nasal, qui est déjà vendu en pharmacie dans 40 pays, réduit de 82 % les chances d'attraper le Covid (sur un échantillon de 400 personnes). Son action est double : il forme un biofilm sur le nez qui bloque l'entrée du virus dans le corps et empêche, grâce à l'action des super-sucres, sa réplication. Si on l'attrape malgré tout, on l'attrape faiblement. Et avec une charge virale moins élevée, on est non seulement moins malade mais aussi moins contagieux ! Aussi, je pense pouvoir dire que ce spray pourrait, demain, nous permettre de vivre avec le virus.

Propos recueillis par Alice Pairo-Vasseur - Le Point

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