La cour d’assises spéciale a confirmé lundi la peine infligée à la jeune femme djihadiste de 24 ans en première instance, mais en l’assortissant d’une période de sûreté.
La djihadiste Inès Madani a été condamnée lundi 7 juin en appel à Paris à trente ans de réclusion criminelle, dont deux tiers de sûreté, pour un attentat manqué, aux bonbonnes de gaz, près de Notre-Dame de Paris en septembre 2016.
La cour d’assises spéciale a confirmé la peine infligée en première instance à la jeune femme de 24 ans, mais en l’assortissant, cette fois, d’une période de sûreté, conformément aux réquisitions de l’avocat général.
Inès Madani, âgée de 19 ans au moment des faits, qui avait fait appel de sa condamnation, n’a pas semblé réagir à l’énoncé du verdict, après près de cinq heures de délibérations.
Par ses derniers mots à la cour, avant que celle-ci ne se retire pour délibérer, l’accusée, veste noire sur chemise blanche, cheveux bruns retenus en chignon, a assuré avoir « changé » et s’est présentée comme une « repentie ». « Aujourd’hui, je ne suis plus la même personne qu’il y a cinq ans », a-t-elle lancé, ajoutant « (regretter) sincèrement » les faits et « leur gravité ».
Ses avocats, Daphné Pugliesi et Tewfik Bouzenoune, avaient demandé vendredi 4 juin à la cour « un peu d’espoir », avec une peine « un peu en dessous de trente ans, vu sa totale reconnaissance des faits, vu son jeune âge ».
Six bonbonnes de gaz
L’avocat général, Guillaume Portenseigne, avait, au contraire, estimé « totalement inconcevable » qu’Inès Madani, restée « loin d’une déradicalisation », « puisse être condamnée à moins de trente ans de réclusion criminelle » pour cette tentative d’« attentat de masse ».
Dans la nuit du 3 au 4 septembre 2016, Inès Madani et une autre djihadiste, Ornella Gilligmann – condamnée définitivement à vingt-cinq ans de réclusion – avaient garé une voiture contenant six bonbonnes de gaz devant la terrasse bondée d’un restaurant situé près de Notre-Dame de Paris, et avaient essayé d’incendier le véhicule avec du gasoil. Seul ce mauvais choix de carburant, difficilement inflammable, avait permis d’éviter une explosion meurtrière.
Inès Madani a également été condamnée pour avoir, lors de sa cavale, tenté d’assassiner un policier de la DGSI. Elle avait été arrêtée, un couteau à la main, le 8 septembre 2016 à Boussy-Saint-Antoine (Essonne).
La cour d’assises spéciale a, par ailleurs, condamné à cinq ans d’emprisonnement Mohamed Lamine Aberouz, qui était rejugé dans un autre volet de l’affaire, pour le délit de non-dénonciation de crime terroriste. Son avocat, Vincent Brengarth, avait plaidé l’acquittement.
Le Monde avec AFP
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