« Lumières radicales » contre « populisme autoritaire » : l’historien américain analyse la Révolution française au prisme de l’affrontement idéologique.
« La Révolution est un bloc » : ce bilan tranchant prononcé en 1891 par Georges Clemenceau visait à resserrer les rangs de la gauche contre la tentation d’opposer à une « bonne » Révolution, celle des droits de l’homme et du citoyen (1789) et des débuts de la Ire République, une « mauvaise » révolution, celle de la Terreur sanglante et liberticide de 1793.
Il s’agissait aussi, par ces paroles, de justifier la censure d’une pièce de théâtre taxée de monarchiste à cause de sa criminalisation de Maximilien Robespierre (1758-1794). Mais rien n’a jamais arrêté l’ébullition des querelles sur le sujet, comme le confirme le nouvel ouvrage traduit en français de l’historien des idées et professeur à Princeton (New Jersey) Jonathan Israel, Idées révolutionnaires. Une histoire intellectuelle de la Révolution française. Le titre complet de la version originale américaine – qui ajoute : « des droits de l’homme à Robespierre » – annonce son projet de pointer les discontinuités et les clivages internes au camp révolutionnaire.
Exceptionnalité de la Révolution
Des divisions qui remonteraient aux idées politiques européennes et françaises du XVIIIe siècle, partagées entre des « Lumières radicales », matérialistes, égalitaires et démocratiques – celles des encyclopédistes, puis de républicains tels que Nicolas de Condorcet (1743-1794) –, des « Lumières modérées », conservatrices, prônant une monarchie constitutionnelle – ..
« La Révolution est un bloc » : ce bilan tranchant prononcé en 1891 par Georges Clemenceau visait à resserrer les rangs de la gauche contre la tentation d’opposer à une « bonne » Révolution, celle des droits de l’homme et du citoyen (1789) et des débuts de la Ire République, une « mauvaise » révolution, celle de la Terreur sanglante et liberticide de 1793.
Il s’agissait aussi, par ces paroles, de justifier la censure d’une pièce de théâtre taxée de monarchiste à cause de sa criminalisation de Maximilien Robespierre (1758-1794). Mais rien n’a jamais arrêté l’ébullition des querelles sur le sujet, comme le confirme le nouvel ouvrage traduit en français de l’historien des idées et professeur à Princeton (New Jersey) Jonathan Israel, Idées révolutionnaires. Une histoire intellectuelle de la Révolution française. Le titre complet de la version originale américaine – qui ajoute : « des droits de l’homme à Robespierre » – annonce son projet de pointer les discontinuités et les clivages internes au camp révolutionnaire.
Exceptionnalité de la Révolution
Des divisions qui remonteraient aux idées politiques européennes et françaises du XVIIIe siècle, partagées entre des « Lumières radicales », matérialistes, égalitaires et démocratiques – celles des encyclopédistes, puis de républicains tels que Nicolas de Condorcet (1743-1794) –, des « Lumières modérées », conservatrices, prônant une monarchie constitutionnelle – ..
Par Serge Audier - lemonde.fr
« Idées révolutionnaires. Une histoire intellectuelle de la Révolution française » (Revolutionary Ideas. An Intellectual History of the French Revolution from The Rights of Man to Robespierre), de Jonathan Israel, traduit de l’anglais par Marc-Olivier Bherer, Alma-Buchet-Chastel, 926 p., 36 €.
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